Donc ce qui était juste et bon pour les sénateurs socialistes avant les élections présidentielle et législatives ne l’est plus. Ils sont en passe de rejeter désormais les amendements qu’ils avaient eux-mêmes proposés avec le Front de gauche, quand la droite était au pouvoir. Il ne s’agit pas là de chipotages et de bouts de ficelle. L’ensemble des mesures de ce contre-budget porte sur trente milliards ! C’est précisément le montant des économies que le gouvernement est censé faire dans le prochain budget. Peu importent les mots qui viennent pour qualifier le fait.
La réalité, c’est que la gauche qui gouverne passe délibérément à côté d’une occasion historique de mettre en œuvre une vraie politique de gauche telle qu’elle l’appelait elle-même de ses vœux et telle qu’elle semblait la concevoir dans une co-élaboration avec ses partenaires. Et, dans le même temps, une occasion de s’appuyer sur ceux qui l’ont élue et de retrouver leur confiance tout en répondant à une partie de leurs attentes.
On le sait, cette conversion qui fait que ce qui était blanc devient noir et inversement va rencontrer l’approbation de tous ceux, commentateurs, politiques
et milieux patronaux, qui sommaient François Hollande et son gouvernement
de se rendre enfin
au « réalisme économique ».