samedi 28 mars 2015

Sadek Hadjeres... La belle histoire d'un humaniste.

Son interview sur RFI dans l'émission "En sol Majeur"


La soif de liberté toujours d’actualité El Watan le 06.11.14

 «Le peuple avili clame la liberté et s’enthousiasme pour elle quand il ressent violemment les pressions qui s’exercent sur sa vie. Mais, ordinairement, il se flatte d’être proche de ses gouvernants et sensible à leurs promesses trompeuses, il leur permet d’avoir un pouvoir absolu sur lui.» Tahar Haddad (Philosophe tunisien, 1884-1935) J’avais le choix de raconter sa vie à travers son livre-bilan Quand une nation s’éveille, fraîchement sorti aux éditions Ines, exercice peu ardu vous en conviendrez, ou aller à sa rencontre. J’ai pris le parti de m’entretenir de vive voix avec cet homme de 86 ans, affable, intelligent qui a fait de sa vie un chapelet de luttes parfois perdues, mais toujours renouvelées. D’entrée le ton est donné. Sadek convoque un vieux dicton. Entre l’honneur et la perte (Nif oual khsara) qu’il abhorre, il choisit Nif oual fhama, (L’honneur et l’intelligence).

C’est la philosophie de la vie de ce militant invétéré plus politique que médecin. Son parcours est celui des ruptures, si l’on en juge par son refus de trahir ses convictions et ses idées. A 20 ans, il a claqué la porte du PPA parce qu’à ses yeux le parti n’avait pas été juste dans la crise dite berbèriste de 1949. Il a aussi quitté le PAGS dont il était le premier secrétaire. Autant d’escales mal vécues qui ont marqué un parcours heurté, mais dont il tirera des enseignements utiles. «Il est des moments où il vaut mieux lutter avec soi-même qu’avec les autres», commente un des anciens camarades qui avoue ne pas cerner toutes les facettes de Sadek, qu’il a pourtant longtemps côtoyé. Il est des fois où autour de soi on trouve qu’il n’y a plus grand monde. Alors on convoque sa mémoire. C’est ce qu’a fait Sadek dans son nouveau livre qui porte en lui les traces d’une blessure souvent rouverte… «J’ai vécu mon enfance au gré des mutations de mon père Khider, instituteur. Ainsi, j’ai passé quatre années à Taguine, petit hameau dans la wilaya de Tiaret, pas loin de Ksar Chellala.» Il se souvient qu’il s’y trouve une stèle française symbolisant la prise de la smala de l’Emir Abdelkader. Puis, ce fut Berrouaghia de 1932 à 1940, et Larbaâ Beni Moussa en 1941. «C’est là que j’ai vécu les années les plus intenses de ma socialisation. J’ai fait le collège de Blida, après qu’il eut servi d’hôpital militaire pendant la Deuxième Guerre mondiale. J’ y ai connu comme condisciples Abane Ramdane, Ali Boumendjel, M’hamed Yazid, etc. J’ai aussi fait des études par correspondance. C’est au lycée de Ben Aknoun que j’ai obtenu mes deux bacs en 1946. Puis, ce fut la faculté de médecine d’Alger. Mon éveil politique s’est réellement effectué à l’Arba, où j’étais responsable du mouvement scout musulman à l’époque où Keddache et Louanchi officiaient à Alger dans les SMA».

L'histoire d'une idée neuve... Une histoire du PCF par ceux qui assument ce qu'ils sont.