dimanche 27 octobre 2013

Ag de l'ANPNPA : le compte rendu de Rosa Moussaoui dans l'Humanité du 15 octobre.

Pieds-Noirs. Le désir de tisser des liens entre « frères des terre ».

Martigues accueillait, samedi, l'assemblée générale de l'association des pied-noirs progressistes et leurs amis. Il était question de mémoire, d'amitié franco-algérienne, de lutte contre la montée des idées d'extrême droite.

Il y a, entre eux, ce lien indicible et un peu mystérieux qui unit les enfants d'un même pays natal. On le sent à la façon dont ils se présentent, en déclinant leur ville de résidence en France et celle de leur enfance, en Algérie. Mais il y a plus. Un élan de générosité, de solidarité, de fraternité. Fraternité : ce mot était sur toutes les lèvres, il semblait imprégner chaque geste, samedi, à Martigues, lors de l'assemblée générale de l'Association des Pieds-Noirs Progressistes et leurs Amis (ANPNPA). Née il y a cinq ans, à l'initiative d'une poignée d'amis, l'association a bien grandi. Elle compte aujourd'hui près de trois cents membres et multiplie les rencontres, les initiatives, les voyages de l'autre côté de la Méditerranée. Ses objectifs ? « Renforcer les liens d'amitié entre les peuples français et algérien et lutter contre la montée du racisme, de la xénophobie, des idées d'extrême droite », résume son Président, Jacques Pradel, un homme chaleureux, natif des Hauts Plateaux. A l'écouter, à le voir plaisanter en arabe dialectal avec ses amis, on se dit qu'on est aux antipodes de la caricature du pied-noir raciste et nostalgique de la colonisation véhiculée par ces officines d'extrême droite qui pullulent sur la côte méditerranéenne.
Hôte de la rencontre, le Député Maire communiste de Martigues, Gaby Charroux, lui-même natif d'Alger, se réjouit de voir cette caricature battue en brèche. « Cette association est dans le souvenir, la mémoire, mais surtout dans la projection vers un avenir de réconciliation. La libre décision des peuples et leur indépendance sont des vérités de l'histoire, expose l'élu. Il y a eu chez de nombreux pieds-noirs une crispation, une souffrance immense qui n'a jamais été dépassée. Cette souffrance est manipulée par l'extrême droite. Au contraire, l'Association des pieds-noirs progressistes porte des valeurs de solidarité, de fraternité, d'ouverture. Elle prouve que tous les pieds-noirs ne sont pas enrôlés dans les bataillons d'électeurs du Front national. »

lundi 14 octobre 2013

Émanciper le présent du passé colonial : interview de Jacques Pradel, Président de l'ANPNPA dans le journal Cerise.


Face à la montée de l’islamophobie et de l’extrême droite, rompre avec les lectures coloniales et racistes, ainsi qu’avec les tabous de “l’histoire officielle”, est une ardente obligation. Entretien avec Jacques Pradel, président de l’Association nationale des Pieds Noirs progressistes et de leurs amis (ANPNPA).

Plus de quarante ans après la fin de la guerre d’Algérie et le départ de la majorité des Pieds Noirs pour le continent, pourquoi se mobiliser en tant que “Pieds Noirs progressistes” ?

Nous avons deux raisons d’accoler progressiste à Pied Noir. D’une part, il s’agit de dénier aux associations qui regroupent anciens de l’OAS et Pieds Noirs nostalgiques bornés de l’Algérie française, qu’il faut distinguer des “amicales”, éventuellement sympathiques, le droit de parler au nom de nous tous. Les Pieds Noirs se sont resitués dans les contradictions de la société française et se distribuent sur l’ensemble de l’échiquier politique. Nous entendons ainsi porter témoignage, en tant que Pieds Noirs, de ce que furent la colonisation, la guerre d’indépendance et les crimes commis durant 132 ans par la France en Algérie. De ce point de vue, notre association aurait pu être créée plus tôt.
D’autre part, nous entendons prendre toute notre place pour combattre la montée des idées de l’extrême droite, si entretenues et banalisées sous Sarkozy, si peu et si mal contredites aujourd’hui sous Hollande. Combattre notamment, en tant que Pieds Noirs et enfants d’Algérie, la réactivation du racisme anti-“arabe”, ce relent de notre passé colonial.

Vous essayez de briser le monopole des discours “officiels” à propos de l’Algérie - discours des “nostalgériques” d’une part, discours de l’État algérien et de l’État français d’autre part. Quelles sont les difficultés de ce combat ?

Le discours “nostalgérique” est très primaire, réduisant la conquête de l’Algérie à la nécessité, en 1830, de libérer les esclaves chrétiens d’Alger du joug ottoman, la colonisation aux “aspects positifs”, et la guerre aux massacres du FLN !
Rien ne sert de s’y arrêter, sinon pour relever combien ce discours est utilisé en France par le FN bien sûr, mais aussi par la droite “classique”. Pour celle-ci, il s’agit moins de séduire l’électorat pied noir, qui vote comme les autres Français, que d’adresser un message aux électeurs d’extrême droite (1).

Quant aux États, ils démontrent la même volonté d’occultation. En France, l’histoire commune avec l’Algérie n’a jamais cessé d’être interprétée et ces interprétations d’être prises comme arguments dans le débat politique national. Le précédent gouvernement, Sarkozy, ne déviant en rien de sa ligne politique de compromission avec l’extrême droite, ne prit aucune initiative positive vers l’Algérie, et continua d’alimenter les campagnes odieuses de réhabilitation de l’OAS, les caresses, maladroites, adressées aux associations de harkis et de Pieds Noirs “nostalgériques”.La ligne du gouvernement dirigé par le Parti socialiste, heureusement d’une autre nature, reste cependant bien loin de l’ouverture nécessaire. Ainsi, tandis que le président Hollande reconnaît « la sanglante répression », et non le crime d’État que fut le massacre de centaines d’Algériens le 17 octobre 1961 à Paris, le ministre Le Drian rend très officiellement hommage au sinistre général Bigeard. Si un pas en avant a été franchi avec la visite du Président en Algérie et ses discours sur le « caractère injuste et brutal de la colonisation », de tels propos restent très timides pour qualifier le fait colonial et les crimes qui l’ont accompagné.

En Algérie, la nébuleuse politico-militaire au pouvoir depuis l’indépendance n’a cessé de formater l’histoire pour conforter sa domination autoritaire et sans partage. Dès l’indépendance, le parti unique FLN a imposé une version “culturaliste” de l’identité nationale algérienne, gommant la richesse formidable que constituent les diversités ethniques, linguistiques et culturelles du pays. Ce que Ben Bella dans un de ses premiers discours de 1962 résumait par « Nous sommes arabes, nous sommes arabes, nous sommes arabes ! … Et l’Algérie est un pays arabe et musulman »…

L’enseignement de l’histoire (tel que toujours pratiqué !) complète le tableau en posant que l’Algérie n’a qu’une histoire, et que celle-ci commence avec les invasions arabes et se termine avec une guerre d’indépendance idéalisée, menée par le peuple héroïque uni derrière le FLN et l’Islam face au colonialisme français.
Aujourd’hui, face à une situation sociale particulièrement tendue et à un système politique bloqué, la caste au pouvoir n’a d’autre projet que de maintenir sa domination.
À cette fin, elle déploie ses deux armes favorites : un autoritarisme administratif et policier pour contenir la contestation sociale, et, en balance, une version purement idéologique et falsificatrice de l’histoire pour conforter l’identité, la fierté, la solidarité nationales. Dans le même temps, la “guerre des mémoires” a été soigneusement entretenue par un jeu de surenchères réciproques, qui culmina avec la menace coté algérien d’une loi exigeant la « repentance », brandie en réponse au projet français d’une loi évoquant les « aspects positifs » de la colonisation.

Ces discours ont largement pénétré les consciences, d’un côté comme de l’autre de la Méditerranée. Comment procédons-nous pour les combattre et les dépasser ? En Algérie, par des “voyages militants”, tolérés et ignorés par le pouvoir, mais remplis de débats, de rencontres avec des associations, d’articles dans la presse francophone, d’interviews radio… mais aussi par le suivi des contacts établis et par des actions menées en commun. En France, par des initiatives visant au renforcement de l’amitié entre les peuples des deux rives, par un engagement contre le racisme et la xénophobie, par la contestation publique du discours “nostalgérique”. Il est, de ce point de vue, particulièrement important pour nous de prendre langue, d’échanger, de travailler ensemble, avec nos frères algériens ou d’origine algérienne, avec des associations qui les représentent dans nos villes et nos quartiers.

lundi 7 octobre 2013

Municipales 2014 : Quelques interventions lors du Conseil National du PCF du 5 et 6 octobre.

Pour voir l'intervention de Michel Passet lors du CN du 6 octobre, elle est sur le site de la FD PCF 34. Voir aussi l'appel départemental sur la question.
Ci-dessous, l'intervention de Pierre Laurent lors de la conclusion de la rencontre des animateurs du Parti et Yann Le Pollotec sur les règles des élections municipales de 2014.


Municipales 2014 - Réunion nationale des... par CN-PCF


Elections municipales et communautaires : les... par fede76