jeudi 11 mai 2017

Pierre Laurent écrit aux militant-e-s communistes

Chers camarades,

Dans un communiqué publié mardi 9 mai au soir et dans l'émission de Jean-Jacques Bourdin sur BFM TV ce mercredi 9 mai, Jean-Luc Mélenchon et son directeur de campagne, Manuel Bompard, ont pris la responsabilité d'annoncer la rupture de toute discussion avec notre parti pour les élections législatives. Je sais que cette situation vous inquiète tous. Je le comprends.

Je veux vous le dire clairement : cette rupture, ni moi, ni la direction du PCF, ne l'avons décidée, encore moins souhaitée, et nous ne nous y résolvons pas. Toute autre affirmation est simplement mensongère.

Tous les actes que nous avons produits, que j'ai personnellement produits depuis des mois pour notre engagement dans la campagne de Jean-Luc Mélenchon et pour un accord national entre nos formations pour les élections législatives attestent du contraire. J'invite chacun à relire l'intégralité de mes prises de position et celles de la direction du Parti et les trois appels lancés depuis le premier tour de l'élection présidentielle.

Tout est dit, tout est clair et basé sur un principe simple : union et rassemblement dans le respect de tous. Je réfute donc les allégations entendues ces dernières heures. Je le dis avec fermeté et colère, même si je n'ai nullement l'intention de verser dans la polémique stérile à laquelle certains nous appellent. Des élections législatives cruciales nous attendent. Le peuple peut, à nouveau, reprendre la main. Etre utile à cela est la seule chose qui m'importe, qui doit nous mobiliser.

Je tiens tout de même à apporter à chacun d'entre vous les éléments d'information et d'appréciation nécessaires. 

1) D'abord, et c'est l'essentiel, sur le sens de nos efforts pour les élections législatives Après l'élection présidentielle, cette nouvelle bataille est décisive. 

Elle va à nouveau redistribuer les cartes et peut donner une nouvelle chance aux électeurs, aux sept millions et demi qui ont voté Jean-Luc Mélenchon, de reprendre du pouvoir sur l'avenir. 

 Nous sommes dans une situation inédite, instable et mouvante. Les électeurs n'ont pas dit leur dernier mot. Ces élections vont décider deux choses : qui aura la majorité ?  Aujourd'hui, la réponse n'est acquise pour personne. Et quelles formations seront demain présentes dans le nouveau paysage politique ? 

 Notre objectif est donc clair : disputer la majorité parlementaire à Emmanuel Macron, aux forces du libéralisme et de l’extrême-droite et permettre à toutes les forces engagées dans la bataille, dont le Parti communiste français, d'être représentées pour être utiles demain aux forces populaires. Forts des sept millions et demi de voix recueillies par Jean-Luc Mélenchon le 23 avril, et rassemblés, nous pouvons (FI, le PCF, Ensemble !, etc) empêcher le Président de la République d’avoir les mains libres pour casser le Code du Travail. 

Nous pouvons battre ses candidats et ceux de la droite dans de très nombreuses circonscriptions, barrer la route à l’entrée massive de députés Front national au Parlement, après avoir barré la route de l’Elysée à Marine Le Pen. La meilleure chance de victoire que nous pouvons nous donner, c’est l’union maximale de ces forces, en les unissant tout en respectant leurs différences.

C’est cette méthode que nous ne cessons de proposer pour les élections législatives, en rassemblant tous nos candidats sous une bannière commune respectueuse de tous, membres ou non de la France insoumise. Nous allons entrer en campagne en tendant nationalement et localement la main à de telles ententes. Nous agirons dans les heures qui viennent à nouveau en ce sens. 

Pourquoi cette proposition de bon sens est-elle à ce jour refusée par les dirigeants de la France insoumise, même quand elle est localement acceptée ?