Je reproduis ici la lettre ouverte du Syndicat de la Magistrature à propos de la plate forme d'écoute du Ministère de la Justice qui commence à faire du bruit dans la presse. C'est un combat qui a été aussi présent lors de la dernière campagne.
Étant de ceux qui pense que face aux dangers qui guettent la République et la Démocratie, il faut plus de République et de démocratie, je suis assez inquiet par cet aspect de notre État : la France est très en retard pour ses fichiers tenus à jour (c'est à dire vide des simples témoins, etc... Bref, des fichiers où ne sont répertoriés que ceux qui sont vraiment concernés par les services de police et que la justice conserve un principe fondateur : le droit à l'oubli pour assurer le droit à la reconversion) et pour la sauvegarde de la vie privée tout en permettant aux services de polices de remplir leurs missions.
Or, le changement de gouvernement n'a pas entrainé de facto un changement de politique pénale...
Lettre ouverte à la garde des Sceaux
Sur la future « plate-forme nationale des interceptions judiciaires »
Madame la garde des Sceaux,
La presse, dont « Le canard enchaîné », ainsi que les sites d’information « Rue 89 » et « Owni »,
se sont récemment fait l’écho d’un projet en cours – et bientôt achevé –
dans votre ministère concernant la centralisation des interceptions
judiciaires (sms, conversations téléphoniques, données de trafic
informatique) au sein d’une plate-forme nationale gérée par la société
Thales, et localisée dans ses locaux. Cela mettrait ainsi fin au système
actuel composé de plates-formes locales, réparties dans les
commissariats et gendarmeries et gérées par quelques sociétés privées.
Si un regroupement n’est pas en soi contestable, l’importance des
enjeux en cause, en termes de libertés publiques, de coût, d’incidence
sur la pratique professionnelle, nous laisse circonspects sur la façon
dont ce projet est mené.