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jeudi 19 janvier 2012

Le roman de l’Algérie, article de GÉRARD STREIFF dans la revue du projet du PCF de janvier 2012.

Le sujet « guerre d'Algérie » s'impose, depuis peu, dans la littérature. Le dernier Goncourt en est un bon exemple. Mais longtemps, les lettres françaises se sont tues. Des silences et des mots qui en disent long sur l'imaginaire national.

Deux mille douze sera aussi, un peu, l'année de l'Algérie. On célèbre, après le cinquantenaire de Charonne en février, le demi-siècle de la signature, en mars, des accords d'Évian, prélude à la fin des combats puis à l'indépendance algérienne. De nombreuses publications sortent ou sont annoncées, livres d'histoire, essais, biographies et on lira avec intérêt les nouveaux commentaires de Benjamin Stora. Mais dans le cadre de cet article, on voudrait se limiter au seul domaine de la fiction. On remarque en effet que le sujet « guerre d'Algérie » s'impose, depuis peu, dans la littérature.
Le dernier Goncourt en est un bon exemple. Mais longtemps, les lettres françaises se sont tues. Des silences et des mots qui en disent long sur l'imaginaire national. L’Algérie a longtemps été un sujet tabou, de manière générale et au plan de la littérature en particulier. Certes, durant les « événements », paraissent des œuvres magistrales, le récit de Henri Alleg, La question, par exemple, rapidement censuré. Mais après 1962, le sujet est peu abordé, il est quasiment absent des librairies. Il est fréquent, après un traumatisme, que les bouches se ferment : le psychiatre communiste Bernard Sigg établit un diagnostic pertinent dans son essai, Le silence et la honte, Névroses de la guerre d'Algérie (Editions sociales, 1989). 1968 donne l'impression de passer à autre chose.