lundi 2 septembre 2013

Municipales de Montpellier : Un bilan des élus communistes de Montpellier à la politique publique locale.

Contribution de Jean Déan, conseiller de district de 1996 à 2001 et conseiller municipal de 2011 à 2006. Pour plus d'infos sur le groupe communiste de Montpellier : voir la page facebook (en libre accès).
Établir un bilan est un exercice difficile qui suppose une documentation organisée que je n’ai pas, qui n’existe pas, me semble-t-il, au niveau du Groupe. Je me contenterai donc d’avancer quelques avis sur l’utilité des élus communistes dans ces deux instances de pouvoir et de responsabilité que sont le Conseil Municipal et le Conseil d’Agglomération (anciennement Conseil de District).
Je dis bien utilité – en quoi donc avons-nous été utiles aux Montpelliérains ? Quelles batailles (publiques ou non) avons-nous menées et qui peuvent être mises à notre crédit ? Quelles tentatives ou propositions n’avons-nous pas réussies à faire devenir réalité ? Quelles perspectives aurions-nous dû pousser plus avant et pour lesquelles nous avons été timorés voire insuffisants ?

Nos réussites.
 
Peuvent être mis à notre crédit, me semble-t-il, les éléments suivants :

- Nous avons empêché Georges Frêche d’aller plus loin dans ses projets mégalomaniaques de réorganisation territoriale : une grande Agglomération couvrant l’espace de Sète à Lunel. Au principe de fusion nous avons opposé avec succès le principe de coopération et c’est ce chemin qui prévaut encore aujourd’hui.

- Nous avons empêché Georges Frêche de donner corps à son projet de Maison de l’Algérie qui n’était qu’un outil au service d’un passé colonial que l’on voulait réhabiliter. Les perspectives envisagées aujourd’hui, tenant compte des analyses historiques existantes, prônant des relations renouvelées entre la France et le Maghreb, vont dans le bon sens, puisqu’elles s’engagent sur le terrain d’une meilleure connaissance des civilisations et des cultures par une coopération future à inventer entre pays méditerranéens.

- Est-il besoin de d’ajouter que la présence de Montpellier reconnue dans le réseau des Villes Santé OMS doit beaucoup aux élus communistes qui ont été par ailleurs particulièrement actifs en direction des publics jeunes en difficulté, familles monoparentales, personnes âgées ?

- Est-il besoin de rappeler que les avancées réalisées durant le mandat 2008 – 2013 : création d’une Délégation Jeunesse, avec service géré par une instance où les jeunes sont majoritairement représentés, sont d’abord le fait d’un long travail de persuasion des élus communistes au fil des ans ?

Un même effort a été accompli durant plusieurs mandats dans le domaine de la petite enfance sur impulsion de nos élus responsables.

Nos échecs.

- La question de l’élimination des déchets, présente depuis de nombreuses années, fait partie des préoccupations des Montpelliérains.
Nous avons mené une bataille publique d’information pour que l’hypothèse de l’incinération ne soit plus rejetée sans examen sérieux de ses avantages et inconvénients, que ne soit pas adopté le principe de méthanisation sans examen sérieux de ses avantages et inconvénients. Des considérations idéologiques, comme des rapports de force à préserver, ont conduit Georges Frèche à réduire le débat et les socialistes ont cédé à la demande expresse des écologistes au détriment, je le pense toujours, de l’intérêt des montpelliérains.

- La question de la démocratie. C’était l’une des quatre orientations que nous proposions en 2001 pour un développement solidaire et durable de Montpellier : « une nouvelle citoyenneté est à inventer », disions-nous. « Il faudra entreprendre la mise en place de Conseils Consultatifs permanents, qui à côté et avec l’instance représentative élue, aideront à construire la politique locale. »
Aujourd’hui le chantier reste ouvert, les avancées en la matière sont en deçà de la demande publique formulée. A noter que seuls les élus communistes (durant le mandat 2008 – 2013) ont dans les secteurs jeunesse d’une part et dans le secteur des luttes contre les discriminations d’autre part, réussi à infléchir la trajectoire.

Nos insuffisances.

Elles furent, assurément, dans le domaine de la démocratie citoyenne et de la cohésion spatiale et sociale, (nous en avons parlé) alors même que nous disions avec Henri Lefèvre, sociologue, « l’urbain sera un espace de dissociation de la société et du social en un chaos ou une mer agitée de mouvements divers, ou bien il sera un lieu de réappropriation de la vie quotidienne et du social. »
La ville de Montpellier à plusieurs vitesses, est toujours là et refaire la cité en donnant priorité à la question des quartiers populaires s’impose car « les quartiers dont on parle » (ici La Paillade, le Petit Bard, la Cité Gély etc…) sont « moins une marge que le reflet négatif de la fragmentation de notre société. » (Michel Kokoreff et Didier Lapeyronnie Sociologues)

Pus que jamais il nous faut affirmer une volonté politique de changement social et la gestion municipale, pour être utile, se doit d’être au service de cette volonté dont l’exercice est difficile, délicat, dans le cadre d’un rassemblement politique habité par la diversité voire les contradictions, dont certaines sont difficilement surmontables.

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