Contribution de Jean Déan, conseiller de district de 1996 à 2001 et
conseiller municipal de 2011 à 2006. Pour plus d'infos sur le groupe communiste de Montpellier : voir la page facebook (en libre accès).
Établir un bilan est un
exercice difficile qui suppose une documentation organisée que je n’ai
pas, qui n’existe pas, me semble-t-il, au niveau du Groupe. Je me
contenterai donc d’avancer quelques avis
sur l’utilité des élus communistes dans ces deux instances de pouvoir
et de responsabilité que sont le Conseil Municipal et le Conseil
d’Agglomération (anciennement Conseil de District).
Je dis bien
utilité – en quoi donc avons-nous été utiles aux Montpelliérains ?
Quelles batailles (publiques ou non) avons-nous menées et qui peuvent
être mises à notre crédit ? Quelles tentatives ou propositions
n’avons-nous pas réussies à faire devenir réalité ? Quelles perspectives
aurions-nous dû pousser plus avant et pour lesquelles nous avons été
timorés voire insuffisants ?
Nos réussites.
Peuvent être mis à notre crédit, me semble-t-il, les éléments suivants :
- Nous avons empêché Georges Frêche d’aller plus loin dans ses projets
mégalomaniaques de réorganisation territoriale : une grande
Agglomération couvrant l’espace de Sète à Lunel. Au principe de fusion
nous avons opposé avec succès le principe de coopération et c’est ce
chemin qui prévaut encore aujourd’hui.
- Nous avons empêché
Georges Frêche de donner corps à son projet de Maison de l’Algérie qui
n’était qu’un outil au service d’un passé colonial que l’on voulait
réhabiliter. Les perspectives envisagées aujourd’hui, tenant compte des
analyses historiques existantes, prônant des relations renouvelées entre
la France et le Maghreb, vont dans le bon sens, puisqu’elles s’engagent
sur le terrain d’une meilleure connaissance des civilisations et des
cultures par une coopération future à inventer entre pays
méditerranéens.
- Est-il besoin de d’ajouter que la présence de
Montpellier reconnue dans le réseau des Villes Santé OMS doit beaucoup
aux élus communistes qui ont été par ailleurs particulièrement actifs en
direction des publics jeunes en difficulté, familles monoparentales,
personnes âgées ?
- Est-il besoin de rappeler que les avancées
réalisées durant le mandat 2008 – 2013 : création d’une Délégation
Jeunesse, avec service géré par une instance où les jeunes sont
majoritairement représentés, sont d’abord le fait d’un long travail de
persuasion des élus communistes au fil des ans ?
Un même effort
a été accompli durant plusieurs mandats dans le domaine de la petite
enfance sur impulsion de nos élus responsables.
Nos échecs.
- La question de l’élimination des déchets, présente depuis de
nombreuses années, fait partie des préoccupations des Montpelliérains.
Nous avons mené une bataille publique d’information pour que
l’hypothèse de l’incinération ne soit plus rejetée sans examen sérieux
de ses avantages et inconvénients, que ne soit pas adopté le principe de
méthanisation sans examen sérieux de ses avantages et inconvénients.
Des considérations idéologiques, comme des rapports de force à
préserver, ont conduit Georges Frèche à réduire le débat et les
socialistes ont cédé à la demande expresse des écologistes au détriment,
je le pense toujours, de l’intérêt des montpelliérains.
- La
question de la démocratie. C’était l’une des quatre orientations que
nous proposions en 2001 pour un développement solidaire et durable de
Montpellier : « une nouvelle citoyenneté est à inventer », disions-nous.
« Il faudra entreprendre la mise en place de Conseils Consultatifs
permanents, qui à côté et avec l’instance représentative élue, aideront à
construire la politique locale. »
Aujourd’hui le chantier reste
ouvert, les avancées en la matière sont en deçà de la demande publique
formulée. A noter que seuls les élus communistes (durant le mandat 2008 –
2013) ont dans les secteurs jeunesse d’une part et dans le secteur des
luttes contre les discriminations d’autre part, réussi à infléchir la
trajectoire.
Nos insuffisances.
Elles furent,
assurément, dans le domaine de la démocratie citoyenne et de la cohésion
spatiale et sociale, (nous en avons parlé) alors même que nous disions
avec Henri Lefèvre, sociologue, « l’urbain sera un espace de
dissociation de la société et du social en un chaos ou une mer agitée de
mouvements divers, ou bien il sera un lieu de réappropriation de la vie
quotidienne et du social. »
La ville de Montpellier à plusieurs
vitesses, est toujours là et refaire la cité en donnant priorité à la
question des quartiers populaires s’impose car « les quartiers dont on
parle » (ici La Paillade, le Petit Bard, la Cité Gély etc…) sont « moins
une marge que le reflet négatif de la fragmentation de notre société. »
(Michel Kokoreff et Didier Lapeyronnie Sociologues)
Pus que
jamais il nous faut affirmer une volonté politique de changement social
et la gestion municipale, pour être utile, se doit d’être au service de
cette volonté dont l’exercice est difficile, délicat, dans le cadre d’un
rassemblement politique habité par la diversité voire les
contradictions, dont certaines sont difficilement surmontables.
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