Affichage des articles dont le libellé est MNLA. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est MNLA. Afficher tous les articles

mercredi 20 février 2013

Situation au Mali : l'analyse d'Issa N'Diaye au 36ème congrès du PCF (9/02/2013)

Le Mali est en guerre, une guerre dont nous ne voulons pas mais qui nous a été imposée essentiellement par des forces étrangères à notre pays. Il s’agit d’une immense tragédie pour notre peuple. Nous savons qu’elle n’est malheureusement qu’à ses débuts. Nul ne sait quand elle prendra fin.
Nous savons qu’il y a entre vous, amis du Mali de France, tout comme entre camarades maliens, de nombreux et difficiles débats à ce sujet. Les communistes français et surtout le peuple français ont été des amis de toujours du Mali.
Combattre l’avancée des djihadistes vers le sud a provoqué chez vous beaucoup de débats, des interrogations. Mais sachez qu’il en est de même chez nous, au Mali. Nous avons les mêmes débats, les mêmes interrogations, les mêmes inquiétudes.

Dans un premier temps, nos populations étaient très en colère parce que tout se décidait en dehors d’elles, en dehors du Mali. Nous nous sommes sentis humiliés et révoltés par tant de mépris. Nous savions que toutes les décisions se prenaient à Paris, à Abidjan, à Ouagadougou et ailleurs, jamais à Bamako et cela continue toujours. Cela est inacceptable et nous avons apprécié les voix qui nous ont soutenus contre ces atteintes graves à notre souveraineté en tant que pays, en tant que peuple concerné au premier chef par ce qui nous arrive de par le complot tramé contre notre peuple avec la bénédiction de certains de ses fils et de ses dirigeants. Nous étions et restons confrontés à une dure réalité, à un piège mortel qui se renfermait sur nous. Nous sommes des militants qui détestons la guerre, surtout celle là qui nous est imposée aujourd’hui et à un moment où nous avons été affaiblis et désarmés pendant deux décennies par un régime corrompu, présenté à tort comme une démocratie exemplaire alors qu’il n’en était rien. Cela faisait partie de la mise en scène orchestrée par les tuteurs occidentaux des démocraties africaines.
Face à l’avancée brutale des djihadistes, sans intervention extérieure, nous risquions d’être complètement anéantis. Nous n’avions plus le choix devant l’imminence du danger. L’intervention militaire française a été alors ressentie comme un soulagement par nos populations même si nous étions contre par principe, même si elle ne règle pas les questions fondamentales et pose problème quant à ses fins ultimes.