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jeudi 10 mai 2012

Harcèlement sexuel, violences conjugales : quelques éléments après la décision du Conseil constitutionnel et sur les difficultés que soulèvent l'appréhension de ce type de délinquance.

Pour faire le tour de la question concernant le harcèlement sexuel, voir comment le gouvernement Sarkozy, en voulant simplifier à en fait conduit à l'annulation de la loi par le Conseil Constitutionnel, je recommande la lecture du billet L'abrogation du délit de harcèlement sexuel de maitre Eolas. Complet, avec des liens vers les textes essentiels, du bel ouvrage comme souvent...

Le harcèlement concernant surtout la vie sociale (essentiellement lors du travail), je reproduits  ci dessous les observations du Syndicat de la Magistrature sur la proposition de loi sur la « répression des violences faites aux femmes » qui poursuit le travail fait par la loi du 4 avril 2006 "renforçant la prévention et la répression des violences au sein du couple ou commises contre des mineurs" qui concerne les comportement similaire dans le milieu familial.

Il ne faut pas oublier que la lutte contre cette délinquance est une des plus lourde et compliquée (donc pas vu à la télé...). Vous pouvez voir la réaction de Laurence Cohen pour le PCF sur le site national.




Observations du SM sur la proposition de loi sur la « répression des violences faites aux femmes »

Poursuivant dans la droite ligne de la loi du 4 avril 2006 "renforçant la prévention et la répression des violences au sein du couple ou commises contre des mineurs", l’Assemblée nationale et le Sénat ont élaboré une proposition de loi "renforçant la protection des victimes et la prévention et la répression des violences faites aux femmes".

Si les préoccupations du législateur dans ce domaine sont parfaitement légitimes, tant il est vrai que les situations de violences intra-familiales sont destructrices pour les personnes qui les subissent, l’analyse des dispositions proposées conduisent à deux constats problématiques.

Le premier est tout entier contenu dans l’intitulé de cette proposition de loi portant sur "les violences faites aux femmes". Même si les violences conjugales sont commises majoritairement par des hommes, cette conception des rapports de couple est manichéenne et ne reflète pas une réalité à la fois plus diverse et plus complexe. De surcroît, ce titre pose une équivalence contestable entre le sexe féminin et le terme de "victime". Enfermer les femmes dans ce processus de victimisation, les considérer juridiquement comme des incapables majeures n’est pas, à notre sens, la meilleure manière de lutter pour l’égalité entre les sexes.

La seconde critique découle de ce féminisme un peu dévoyé et porte sur les moyens utilisés pour traiter cette question des violences. A trop vouloir protéger les victimes, on en vient à promouvoir des dispositifs dérogatoires, exceptionnels et finalement excessifs, en ce qu’ils portent atteinte de façon démesurée aux droits et libertés de celui qui est d’emblée et sans autre forme de procès considéré comme le conjoint violent.

Certes, la proposition de loi contient des dispositions qui attestent d’une volonté d’adopter une vision globale de ces phénomènes : lutte contre les mariages forcés, prévention et formation sur l’égalité hommes/femmes, accès au logement favorisé pour les victimes de violences conjugales, octroi de titres de séjours pour les victimes étrangères,...

Pour autant, ce texte, en raison des présupposés sur lesquels il se fonde, instaure de profonds déséquilibres. Au regard de ces enjeux, le Syndicat de la magistrature a choisi de concentrer ses observations sur ses deux axes les plus emblématiques : l’ordonnance de protection et le volet répressif.

mardi 29 novembre 2011

Violences faites aux femmes : les observations du Syndicat de la Magistrature lors de l'examen du projet de loi en 2010.

Je publie ici la note du SM à propos du projet de loi sur les violences faites aux femmes.
Lecture toujours instructive pour plusieurs raisons à mon sens tenant tant à la complexité du sujet que la dangerosité qu'entraine la victimisation.
Vous pouvez retrouvez la position du PCF sur son site et le communiqué de presse de Françoise Prunier, élue à Montpellier et déléguée aux droits des femmes.

Observations sur la proposition de loi sur la « répression des violences faites aux femmes »


Poursuivant dans la droite ligne de la loi du 4 avril 2006 « renforçant la prévention et la répression des violences au sein du couple ou commises contre des mineurs », l’Assemblée nationale et le Sénat ont élaboré une proposition de loi « renforçant la protection des victimes et la prévention et la répression des violences faites aux femmes ».

Si les préoccupations du législateur dans ce domaine sont parfaitement légitimes, tant il est vrai que les situations de violences intra-familiales sont destructrices pour les personnes qui les subissent, l’analyse des dispositions proposées conduisent à deux constats problématiques.
Le premier est tout entier contenu dans l’intitulé de cette proposition de loi portant sur « les violences faites aux femmes ». Même si les violences conjugales sont commises majoritairement par des hommes, cette conception des rapports de couple est manichéenne et ne reflète pas une réalité à la fois plus diverse et plus complexe. De surcroît, ce titre pose une équivalence contestable entre le sexe féminin et le terme de « victime ». Enfermer les femmes dans ce processus de victimisation, les considérer juridiquement comme des incapables majeures n’est pas, à notre sens, la meilleure manière de lutter pour l’égalité entre les sexes.
La seconde critique découle de ce féminisme un peu dévoyé et porte sur les moyens utilisés pour traiter cette question des violences. A trop vouloir protéger les victimes, on en vient à promouvoir des dispositifs dérogatoires, exceptionnels et finalement excessifs, en ce qu’ils portent atteinte de façon démesurée aux droits et libertés de celui qui est d’emblée et sans autre forme de procès considéré comme le conjoint violent.