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jeudi 19 janvier 2012

Quelques réflexions sur l’histoire de la bourgeoisie occidentale.

Que peut nous apprendre encore, aujourd’hui, cette incursion dans le passé médiéval des pays de l’Europe occidentale ? Certainement à réfléchir sur la complexité d’une histoire qui aboutit au XIXe siècle à la domination du capitalisme, y compris dans ses formes les plus récentes de mainmise financière sur les sociétés du XXIe siècle.

Précisons d’abord que du XIIIe à la fin du XVe siècle, soit la seconde moitié du Moyen Âge, l’Europe envisagée se veut la Chrétienté catholique, unissant des pays certes frères, mais qui se battaient autant contre l’Infidèle musulman qu’entre eux. Que signifie passé médiéval ? En Italie et en Allemagne divisées politiquement, comme dans les royaumes de France, d’Angleterre ou ceux d’Espagne, le monde ici-bas était organisé selon une hiérarchie déclarée intangible car voulue par Dieu. Il y avait ceux qui priaient, le clergé, ceux qui combattaient les nobles et ceux qui travaillaient, tous les autres.


Le premier ordre avait pour fonction d’aider les hommes à faire leur salut, le deuxième de les défendre par les armes et le troisième par son labeur permettait aux deux premiers d’exercer leur fonction. Si chacun restait à sa place et accomplissait ses tâches, tout allait pour le mieux. Il faut remarquer que cette organisation idéale supposait que chaque ordre était solidaire des deux autres et qui si l’un venait à manquer à ses devoirs il était d’autant plus coupable qu’il était considéré comme supérieur. C’est ce qui, en France anima les révoltes urbaines et populaires fondées sur les reproches adressés au deuxième ordre qui avait failli à sa tâche de défense du royaume vaincu deux fois à Crécy en 1346 puis à Poitiers en 1356. Rappeler la logique de cette idéologie très forte est nécessaire, cependant, concrètement, les sociétés s’intégraient mal dans ce schéma qu’il a fallu adapter au fur et à mesure. Une des difficultés majeures qui se révélaient était la place, parmi le troisième ordre de ceux qui commerçaient, gagnaient de l’argent, en prêtaient ou s’en servaient pour faire travailler les artisans et ouvriers dans les villes qui s’étaient développées dans tout l’Occident. Cette élite urbaine était-elle rabaissée dans la masse des travailleurs ou fallait-il lui faire une place dans le petit monde de ceux qui gouvernent ? La bourgeoisie moderne a pris ses racines dans ce milieu neuf, urbain et marchand, mais plein de contradictions.