Lorsque nous parlons de « l’appropriation de la science par les citoyens », il est indispensable de préciser ce que nous entendons par « science », et comment s’opère cette « appropriation ». Car, si pour nous la recherche scientifique n’est pas une activité qui se mène loin de la société, confinée dans un milieu de « spécialistes » qui se distinguerait de celui des « profanes », nous ne pouvons ignorer le fait que, aux yeux du grand public, la « science » a une signification partielle, voire partiale, se résume souvent uniquement à des applications jugées utiles à la vie des gens, se soumet à des opinions médiatiques qui détournent souvent de la réflexion tant sur la notion de science elle-même que de son rôle et de sa place en démocratie.C’est pourquoi, afin de réfléchir sur les liens entre la recherche scientifique et les citoyens, il convient d’examiner comment se forme ce que l’on appelle communément « l’opinion », notamment via les médias qui sont le plus souvent dans les mains des grands groupes capitalistes en vue de la diffusion de l’idéologie dominante.
Il convient également de rétablir le sens du terme « science », qui, de par son étymologie, s’étend à tous les domaines de la connaissance, contient donc toutes les disciplines sans distinction utilitariste, sans critère de rentabilité, sans exclusion et sans confusion entre science et technologie. C’est cette conception de science non parcellisée qui a présidé à la création du CNRS et en a guidé la mission.



