jeudi 23 février 2012

Indignés, démondialisation, altermondialisme : le grand retour de la contestation de la mondialisation ?

Quel est le sens du mouvement des indignés ? C'est autour de cette question que le Lem (voir le site) a auditionné Eddy Fougier, politologue, chercheur associé à l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), spécialiste des mouvements de contestation de la mondialisation. Le premier constat dressé par ce dernier est que la crise profonde du système donne une visibilité et une ampleur nouvelle au discours anti-libéral – qui tend à se muer de plus en plus en un discours directement anti-capitaliste. Eddy Fougier identifie trois courants distincts : la démondialisation, l'altermondialisme et le mouvement des indignés. Il souligne la parenté de ces deux derniers mouvements, notamment sur les modes opératoires : occupations de lieux symboliques, villages alternatifs, refus d'avoir un leader ou un porte-parole, auto organisation...
Un autre point de comparaison est le rapport au politique. On note une grande défiance – par ailleurs d'intensité variable selon les pays – envers les partis politiques, assortie d'une volonté affichée d'insuffler des idées alternatives dans le débat politique et dans la société toute entière. Dès lors, se pose la question du débouché de ces mouvements alternatifs, accompagnée d'une interrogation sur la nature même du mouvement des indignés : est-ce un simple sursaut sans lendemain ou l'avant-garde d'une révolution citoyenne ? Le symptôme d'une crise de la politique, de l'absence de perspective ou de la recherche de constructions nouvelles ?

mardi 21 février 2012

Une intervention très intéressante sur l'analyse dans les médias du fait colonial au cours des 30 dernières années.

Alors que certains s'échinent inutilement contre un colloque historique sur la fédération française du FLN dans le Gard, alors que l'on veut en permanence opposer la mémoire à l'Histoire... Voici deux vidéos sur la présentation du fait colonial dans les médias aux cours des trente dernières années où l'on voit toute l'évolution politique de la question (et un lien vers un colloque Comité de Vigilance face aux Usages publics de l'Histoire).


Laurence de Cock, La médiatisation du colonial par CVUH

mardi 14 février 2012

L'austérité ou la vie, il faut choisir


L'austérité ou la vie, il faut choisir (Ep... par CN-PCF

Elections 2012 : le syndicat de la magistrature écrit aux candidats et aux partis politiques pour débattre de propositions.

Parmi les nombreux sujets qui seront débattus dans le cadre de la campagne pour les élections présidentielles et législatives, nous ne doutons pas que la justice et, plus largement, les libertés publiques occuperont la place importante qui leur revient dans une démocratie.

Le Syndicat de la magistrature s’est toujours efforcé, non seulement de penser la justice à la lumière des pratiques judiciaires et des valeurs démocratiques, mais aussi de porter des revendications concrètes pour que l’institution judiciaire soit réellement à la hauteur de ses missions.

Dans la perspective des prochaines échéances électorales, nous avons donc travaillé à l’élaboration d’un projet cohérent embrassant tout le champ judiciaire comme celui des libertés. Ce projet articule constats, analyses et idées de réforme. Il contient près de 200 propositions que nous avons voulues claires et précises, ambitieuses et réalistes.

TVA "sociale" : Jean Pierre Brard, au nom du groupe GDR, en remet uen couche au gouvernement.


La charge de Jean-Pierre BRARD contre la TVA... par JPBrard

Contre la dictature des marchés : Rejeter le nouveau traité européen.

Un groupe de chercheurs rassemblé dans une fondation -l’European Council on Foreign Relations-, basée à Londres, alerte sur les « décrochages européens ». « Les nuages noirs s’accumulent sur l’Europe », écrivent-ils. Ils prédisent même que la crise « risque de faire sentir ses effets en 2012 et les années suivantes ».

De fait, dans plusieurs capitales à travers le monde on s’alarme sur les conséquences du dogme de l’austérité appliqué à l’Union européenne. Celui-là même que les dirigeants de l’Union européenne sous la dictée de Mme Merkel et M. Sarkozy tentent de « constitutionnaliser ». La Grèce qu’ils mettent de fait sous tutelle est leur terrain d’expérimentation. La confédération européenne des syndicats refuse ces projets. Elle refuse aussi le nouveau traité européen. Voilà un bon point d’appui pour les peuples européens.
Ce nouveau traité européen, adopté le lundi 31 janvier par le Conseil européen est d’une extrême gravité. Il doit être ratifié définitivement par ce même Conseil dans quelques semaines, au premier jour de mars. Sans tenir compte de l’opinion des citoyens européens, Merkel et Sarkozy veulent l’imposer au nom d’une prétendue « parole de l’Etat ». Destiné à être intégré au traité de Lisbonne pour aggraver encore ses orientations négatives, il ne fait pourtant l’objet d’aucun décryptage, d’aucune information précise, d’aucun débat dans les grands médias, dont la spécialisation semble être devenue la chasse à la petite phrase, à la valorisation-banalisation de l’extrême -droite, à la dérision abêtissante, à la bipolarisation politicienne, à l’acharnement à déguiser en populiste tout responsable politique de gauche qui ne rentrerait pas dans le cadre de la pensée unique ultralibérale.

Ces mêmes observateurs, partie intégrante du petit microcosme politico-médiatico-sondagier font croire qu’ils attendent avec impatience des programmes présidentiels qu’ils passent à leur scanner programmé avec des idées… de droite. Ainsi, dimanche dernier, lors d’une émission de radio, chaque proposition de Jean-Luc Mélenchon se voyait rétorquer de cette phrase : « … L’Allemagne ne voudra pas ». Qui est l’Allemagne ? Mme Merkel qui vient faire la campagne de son petit télégraphiste Sarkozy en France pour y imposer les mêmes recettes qui font tant de mal à sa population ? Ou n’est-ce-pas le peuple allemand qui souffre des choix ultralibéraux de Mme Merkel ? Tout ce petit monde de “spécialistes” se dit européen et à ce titre a mené campagne pour tous les traités. Mais quelle est donc cette nouvelle conception de la construction européenne qui voudrait que les dirigeants d’un seul pays imposent leurs vues à tous les autres ! A la sainte alliance du Merkozysme, nous opposons l’unité dans l’action des travailleurs allemands et français avec tous ceux de l’Europe. Le programme de M. Sarkozy consiste à terminer le travail qu’il mène depuis cinq ans au service des puissances d’argent. C’est tout le sens de l’exposé de sa dernière émission de télévision. C’est tout le sens du nouveau projet de traité européen. Le fil rouge qui les relie est le texte du Pacte Euro plus, qui est le programme commun de l’ultra droite allemande et française. En réalité, il s’agit du ralliement, de la capitulation sans condition de M. Sarkozy devant les choix antisociaux de Mme Merkel qui font que l’Allemagne détient le record de la précarité et un niveau de pauvreté supérieur à beaucoup d’autres sur notre continent.

Grèce : Qui sème la misère...

Les dirigeants européens et le FMI ont exigé du gouvernement grec – non élu et illégitime – un nouveau plan d’austérité pour le déblocage de l’ « aide » de l’UE, qui n’est pas destinée au développement social dont la Grèce a un besoin vital, mais à garantir le remboursement des dettes de l’État grec aux banques.

Après 3 ans d’austérité, alors que la récession économique est bien installée, la troïka remet le couvert et le pays est mis sous tutelle pour de nouvelles attaques sur les retraites, la suppression du salaire minimum dans le secteur privé, nouvelles suppressions d’emploi dans la fonction publique... bref, les mêmes recettes avec toujours les mêmes conséquences.
C’est le 8ème plan d’austérité qui, comme les 7 premiers, devrait régler une fois pour toutes le problème de la crise de la dette grecque ? Les 7 autres plans ont consisté à baisser les salaires des fonctionnaires de 50%, à privatiser les services publics, fermer des écoles et asphyxier les hôpitaux, pour au final, n’avoir pour conséquence que l’explosion du chômage, de la précarité et de la pauvreté.

vendredi 3 février 2012

Une belle démonstration sur la manière de mettre la violence au centre du débat

Laurent Muchielli à propos de son livre  " "L’invention de la violence", lors de son interview sur France 3. Ou comment on construit un projet politique sur la peur en s'appuyant sur des chiffres qui veulent tout et rien dire.
Cette vidéo illustre un article très intéressant de Montpellier journal sur de telle pratique par le Préfet de l'Hérault.


Laurent Mucchielli - L'invention de la violence... par esposti

jeudi 2 février 2012

Garde à vue et séjour irrégulier : Les enseignements de l’arrêt « Achughbabian » sont limpides …


Aaaaaahhhh !!! que de souvenir ! un commentaire d'arrêt sur le droit des étrangers avec une question saugrenue en Sarkozie : peut-on enfermer une personne soupçonnée de séjour irrégulier.
Cette analyse est faite par Patrick Henriot, magistrat, membre du Syndicat de la Magistrature. 

Peut-on placer en garde à vue un étranger que l’on soupçonne d’être en situation irrégulière au regard du droit au séjour ?
A s’en tenir aux dispositions de l’article 62-2 du code de procédure pénale, l’affirmative s’imposerait : la garde à vue peut être décidée à l’égard de toute personne « à l’encontre de laquelle il existe une ou plusieurs raisons plausibles de soupçonner qu’elle a commis ou tenté de commettre un crime ou un délit puni d’une peine d’emprisonnement ». Or l’article L 621-1 du CESEDA fait du séjour irrégulier un délit puni d’une peine d’un an d’emprisonnement. CQFD.

Cette évidence a été balayée lorsque la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), répondant par son arrêt « El Dridi » du 28 avril 20111 à une question préjudicielle d’un juge italien, a dit que la directive 2008/115/CE2 « s’oppose à une réglementation qui prévoit l’infliction d’une peine d’emprisonnement à un ressortissant d’un pays tiers en séjour irrégulier … »(3). De nombreuses décisions de juges français en ont rapidement et logiquement déduit que l’article L 621-1 du CESEDA doit être tenu pour incompatible avec le droit de l’Union - en ce qu’il prévoit « l’infliction » d’une peine d’emprisonnement pour séjour irrégulier - et que, pour cette raison, il ne peut justifier le placement en garde à vue d’un étranger soupçonné d’avoir commis ce délit.

Le raisonnement, incontournable, n’a pourtant pas été adopté par tous et la chancellerie porte une lourde part de responsabilité dans la cacophonie judiciaire qui s’en est suivie. Niant l’évidence, une circulaire du 12 mai 2011 (non publiée et non référencée) soutenait en effet que l’article L 621-1 du CESEDA demeurait compatible avec la directive 2008/115/CE au prétexte que la CJUE avait statué au regard d’une législation italienne sanctionnant le fait de s’être soustrait à une décision administrative d’éloignement du territoire - ce que le CESEDA prévoit et réprime à l’article L 624-1 - tandis que l’article L 621-1 ne sanctionne « que » le simple fait d’être en situation irrégulière (4) !