Le projet d’accord du
Conseil européen sur le futur cadre financier pluriannuel de l’Union européenne
pour les sept années à venir (2014 – 2017) est inacceptable.
Cet accord ouvre la voie
à sept années d’austérité et de ralentissement économique en Europe et renie la
notion de solidarité européenne.
Contrairement aux
déclarations officielles, les chefs d’Etat et de gouvernement proposent des
coupes dans des domaines tels que le Fonds Social Européen, qui concernent
principalement les vies des citoyens européens en temps de crises.
Nous remarquons avec
consternation que les chefs d’Etat européens ont choisi de frapper fort sur les
citoyens les plus démunis : le budget dédié à l’aide alimentaire qui était
d’environ 3,5 milliards d’euros pour la période 2007-2013 sera drastiquement
réduit. Il ne sera que de 2,5 milliards d’euros pour les années
2014-2020 ; en sachant qu’il couvrira alors 28 et non plus 27 Etats. La
solidarité est une fois de plus sacrifiée sur l’autel de l’austérité budgétaire
alors que le nombre de personnes vivant en-deçà du seuil de pauvreté dans
l’Union européenne est passé de 18 à 25 millions entre 2008 et 2012. C’est un dommage qui ne peut qu’alimenter le
rejet croissant de l’Union Européenne par ses peuples.
Les violentes coupes
budgétaires prévues pour la politique de cohésion et la politique agricole
commune, respectivement amputées de 8% et de 16%, sont la conséquence directe
de cet abandon. En délaissant ces politiques, qui constituent les politiques
redistributives par excellence de l’Union Européenne, la décision est prise
d’oublier une fois pour toutes le projet d’une Union basée sur la solidarité.
Nous sommes totalement
opposés à la direction qu’ont prise les politiques européennes. Nous rejetons
sans réserve les coupes budgétaires généralisées qui pénalisent tous les
citoyens européens mais d’abord et avant tout la jeunesse, les agriculteurs,
les pêcheurs, les chercheurs, les universités, les collectivités locales, les
projets environnementaux.
Les aides d’Etat à
l’agriculture, la pêche, l’industrie, et bientôt aux collectivités
territoriales sont réglementées et, dans la plupart des cas, interdites par les
dispositions des Traités établissant les règles du marché intérieur. La
réorientation vers l’agriculture paysanne, plus respectueuse de l’environnement
et des agriculteurs est totalement absente. La PAC continuera de bénéficier aux
plus grandes exploitations et à celles qui polluent le plus. Sans les
programmes européens financés à la hauteur des besoins et des enjeux, tout ce
qui concerne la vie quotidienne des citoyens européens sera gravement atteint
s’il n’y a pas de possibilité d’octroyer une aide budgétaire nationale
supplémentaire.