Qui a dit que les longs weekends ruinent l'économie ??? Pas moi car hier, en écoutant sur France-Inter l'émission "Service public" sur les imprimantes 3D et les frabs-labs j'ai pris conscience que la réflexion politique au sein de mon parti, le PCF, est quand même sacrément en avance (voir le texte de mon camarade Yann Le Pollotec) et en plus, cela m'a pas réconcilier avec tous les experts médiatiques qui travaillent contre l'excellence de la recherche Française...
Voici le texte (datant de novembre 2011) soumis au dernier congrès du PCF par mon camarade. Vous pouvez trouver un complément du même auteur dans la revue théorique du PCF " La revue du Projet" d'avril 2013.
Connectons nous à toutes celles et ceux qui veulent partager les savoirs et les savoir-faire : Ils et elles ont comme nous l’ambition de changer le monde..
Notre Parti développe à l’échelle macro une vision pertinente du monde et des propositions qui, pour une part, recueillent déjà l’assentiment d’une majorité de la société française, d’après les enquêtes d’opinion. Mais dès que nous passons à l’échelle micro, à l’échelle du quotidien et de la « transformation sociale pratique », nous avons du mal à chevaucher les contradictions inhérentes à cette échelle.
En restant limités, trop souvent, à des postures de principe, certes justes, mais désincarnées et sans prise sur le monde réel, nous donnons malgré nous l’impression de renvoyer la visée communiste à une espérance millénariste. Or nos concitoyens vivent ici et maintenant avec leurs souffrances, leurs besoins immédiats en emploi, logement, salaire, retraite, études des enfants, accès aux soins… et leurs propres contradictions…Ils sont de plus conscients de n’avoir qu’une vie.
Si nous voulons devenir une force politique incontournable dans la France du XXIe siècle, il faut établir une connexion forte entre notre vision humaniste du monde, nos propositions politiques à l’échelle macro et la vie concrète de chacun à l’échelle micro. Établir cette connexion passe évidement par l’intervention des communistes dans les luttes, dans le développement du mouvement populaire et sa dimension de « démocratie participative », mais cela ne suffira pas si nous ne sommes pas capables de nous appuyer sur le nouveau qui est en train de naître des contradictions et des convulsions de la crise du système de domination capitaliste.
Ainsi, comme communistes nous sommes porteurs de l’espérance d’une société où l’être humain s’émancipe des aliénations engendrées par le travail salarié, la division du travail, et le consumérisme. Une société où le producteur ne soit plus dépossédé de la richesse qu’il produit. Mais lorsqu’il s’agit de passer aux travaux pratiques nous en restons trop souvent au stade de la dénonciation des ravages du capitalisme et de sa variante productiviste. En rester à la dénonciation encourage, à notre corps défendant, l’idée que changer la société est impossible et que, seule la recherche individuelle ou via des réseaux communautaires, d’une place dans la société telle qu’elle est, reste possible. Nous demeurons trop focalisés ce qu’il y a de mort dans notre société et pas assez sur le vif, pas assez sur ce qui émerge de radicalement nouveau.
A ce titre internet et plus largement la révolution numérique est un champ de batailles où l’on voit que le capitalisme est prompt à muter pour polluer tout nouvel espace de liberté et d’émancipation, en tentant de privatiser l’un des biens communs le plus précieux de l’Humanité, à savoir la connaissance et l’accès au savoir. L’exemple de Google est à ce titre édifiant. Google fort de ses 90% de parts de marché des moteurs de recherche sur le Web, monopolise les informations laissées par les internautes lors de leur passage sur le Net. En moins de huit ans, sa valorisation boursière a dépassé les 160 milliards de dollars soit 1,5 fois le PIB du Vietnam. L’enjeu pour ces nouveaux monstres d’un capitalisme dit cognitif est de s’approprier la manne de l’intelligence collective des internautes en la « capturant » dès son arrivée sur le Net. C’est pourquoi Google offre une nébuleuse de services gratuits en ligne. Ce qui est vrai pour les moteurs de recherche l’est aussi pour les réseaux sociaux.
Or la privatisation et la mise en concurrence des savoirs et savoir-faire et l’ultra concentration des pouvoirs et des richesses qui en découle, vont à rebours de la logique même de la révolution informationnelle. Elles constituent un obstacle rédhibitoire à ce que l’Humanité résolve les problèmes qui se posent à elle, en termes de transitions énergiques et démographiques, d’épuisement de certaines ressources naturelles, de réponses aux besoins de plus de sept milliards d’êtres humains.
Sauf à régresser ou à disparaître, l’Humanité ne pourra résoudre ces problèmes qu’en faisant appel à l’intelligence collective et distribuée, au libre partage en réseaux et à la pollinisation des savoirs et des savoir-faire, au travail en réseaux de manière coopérative, décentralisée et coordonnée.
Or justement, depuis quelques années, autour de ces notions de pollinisation, de partage et de coopération qui ne sont pas étrangères aux valeurs portées par les communistes, nous assistons au développement d’un véritable bouillonnement d’initiatives, au Nord comme Sud. Certaines de ces initiatives comme « l’économie de partage » (3), la « consommation collaborative », le crédit paire à paire, sont sorties de la marginalité et sont dans certains secteurs devenus dominants (4) tout en entretenant des rapports très ambiguës et contradictoires avec l’économie de marché traditionnelle et les grandes firmes capitalistes.
Beaucoup plus intéressantes et véritablement en rupture avec le capitalisme productiviste
Les mouvements des makers – que l’on pourrait traduire en français par « artisans postindustriels » - et hackeurs - c'est-à-dire les bidouilleurs qui transgressent et détournent les technologies » se développent dans le monde entier autour du rêve d’un monde où chacun se réapproprierait les moyens de production, où le partage des outils, des plans, des logiciels, des machines et des savoir-faire finirait par transformer le monde. De l’Egypte aux États-Unis en passant par la France, ils organisent de nombreux rassemblements locaux, nationaux et internationaux dont la participation varie de la centaine à plus de 50.000 personnes.
Au cœur de cette nouvelle révolution industrielle on trouve des technologies - l’impression 3D, les logiciels libres de Conception assistée par ordinateur (CAO), les minidécoupeuses laser, les scanner 3D et les circuits électroniques libres Arduino -, un concept - les machines auto-réplicables - et des lieux de partages, d’échanges, de créativité et de production connectés en réseau : les Fab-Labs Les imprimantes 3D connectées à un ordinateur permettent de réaliser des objets impression 3D, généralement en plastique mais aussi en métal, résine, bois, verre….
Le concept de « machines auto-réplicables » tire son origine d’une réflexion de l’ingénieur-mathématicien britannique Adrian Bowyer se référant à Marx : « Pour Marx, les prolétaires désignent ceux qui sont réduits à vendre leur force de travail pour vivre parce qu’ils ne possèdent pas les moyens de production. La solution pour libérer le prolétariat consistait à s’emparer par la force des moyens de production. C’est ce que firent les Bolcheviks mais, in fine, ce fut un échec. Cependant Marx avait raison sur le diagnostic : l’aliénation consiste à ne pas avoir accès aux moyens de production. ». C’est à partir de cette réflexion visant à se libérer de cette aliénation en se donnant l’objectif de l’accès libre, gratuit et décentralisé aux moyens de production que Bowyer a forgé le concept de « machines auto-réplicables libres » c'est-à-dire des machines dont les plans seraient accessibles à tous, via internet, et qui permettraient de produire la majeure partie de ses propres pièces. Ce concept s’est concrétisé en 2006 avec le projet international « RepRap » (6) de conception et fabrication libre d’imprimantes 3D. Déjà plus de cent modèles différents de RepRap existent et des dizaines de milliers de RepRap sont opérationnelles de part le monde et le prix moyen actuel de réalisation d’une RepRap est de moins de 350 € (7). La conception, la production et la diffusion des « RepRap » connaissent une progression géométrique comparable à celle d’une pandémie virale.
Les Fab-Labs ou LABoratoires de FABrication, c'est-à-dire des ateliers locaux, connectés en réseaux, où l’on peut concevoir, modifier, personnaliser et fabriquer toutes sortes d’objets allant de la maison individuelle écologique à la lampe de chevet. Ces ateliers mettent gratuitement à la disposition de tous, des ordinateurs dotés de logiciels libres de création numérique, reliés à des imprimantes 3D (8) et à des petites machines outils. Les techniques de fabrication à l’oeuvre dans les fab labs réunissent l’efficacité des technologies industrielles et le sur-mesure de la production artisanale. C’est par exemple, la possibilité, pour un gaucher, de transformer et de produire un objet conçu à l’origine pour un droitier.
Les Fab-Labs s’inscrivent dans des logiques de biens communs et de valeur d’usage par opposition à des logiques de marché et de valeur d’échange.
Les Fab-Labs révolutionnent la manière de concevoir, de fabriquer, de faire circuler et de consommer les marchandises. Les Fab-labs favorisent par essence les circuits courts. Les stratégies industrielles qui reposent sur les obsolescences programmées, sur des situations de rentes technologiques monopolistiques et sur des systèmes de maintenance propriétaires et fermés seront directement menacées par le développement des Fab-Labs. Ainsi par exemple la collaboration entre un Fab-Lab d’Amsterdam et un Fab-Lab indonésien a permis de produire des prothèses de jambe à 40$ au lieu de 10.000$ sur le marché en utilisant une structure en bambou plutôt qu’en aluminium (9).
Les usages sont aussi bien utilitaires, professionnels, culturels, artistiques que ludiques. Les utilisateurs se recrutent chez les designers, bricoleurs, artistes, étudiants en sciences et technologies, ingénieurs de petits bureaux d’études, bidouilleurs en informatique et électronique, artisans, mais aussi chez les néophytes de tout poil. Les mots clefs qui définissent un Fab-Lab sont : Faire, Partager, Apprendre, Droit à l’erreur, Gratuité. Le fonctionnement d’un Fab-Lab se fonde dans un cadre collectif sur trois pratiques : « créer plutôt que consommer », « faites-le vous-même », « faire avec les autres ».
Au cœur de l’essence des Fab-Labs se trouve la volonté de faire de la création, une pratique populaire, d’apprendre par le « faire », le « droit à l’erreur ». On y privilégie l’interdisciplinarité et l’amalgame des expériences d’hommes et de femmes d’horizons et de cultures différents. On partage et diffuse des connaissances au plus grand nombre pour mener à bien des projets innovants. La formation se construit autour de
projets concrets et s’appuie sur l’apprentissage par les pairs. Prendre part à la capitalisation des connaissances et à la formation des autres est un devoir pour chaque membre de la communauté d’un Fab-Lab. L’activité d’un Fab-Lab repose sur le parti pris de créer plutôt que de consommer, en utilisant la technologie comme un outil d’émancipation.
Chaque Fab-Lab agit sur un champ d’activités local en répondant aux besoins de proximité Via internet, il interagit en réseau avec l’ensemble des Fab-Labs du monde entier. Les Fab- Labs ne se concurrencent pas. Ils participent au contraire d’un effet réseau coopératif, où chaque Fab-Lab augmente la valeur des autres, parce qu’il met en partage une expertise nouvelle.
Ainsi, les Fab-Labs augmentent et élargissent les capacités de participation et d’intervention des citoyens sur le local, mais aussi sur le global. Les Fab-Labs offrent des lieux d’appropriation des moyens de production technologiques afin de transgresser leurs usages.
Dans tout Fab-Lab, on débat et on réfléchit sur la place et l’utilisation des nouvelles technologies, sur la nécessité de mettre la technologie au service de valeurs humanistes, sur les enjeux de la création et de la production. Quelles richesses produire ? Comment les produire ? Pour satisfaire qui et quels besoins ? Les Fab-Labs jouent donc aussi un rôle d’éducation populaire et de diffusion de la culture scientifique pour tous, dans le cadre de débats et de confrontations interdisciplinaires.
Les Fab-Labs permettent de transposer le modèle des « logiciels libres » à la production d’objets matériels. Les objets de chacun sont créés collectivement et souvent à partir des plans numériques d’autres objets. Tout en gardant ses droits d’auteur, on partage sa création en mettant en ligne sur le réseau ses plans, ses instructions et recommandations, les matériaux utilisés,... C’est-à-dire tout ce qui permet de reproduire l’objet, de le réutiliser, de l’améliorer, de le détourner.
L’expérience montre que plus un projet est librement partagé, plus il a de chances de réussir, car il s’enrichit et s’améliore au contact de la communauté en réseau des Fab- Labs. Pour le créateur, la reconnaissance et la protection de la paternité de son travail sont d’autant plus fortes qu’elles sont présentées et exposées à tous.
Cette appropriation sociale des savoirs et des savoir-faire heurte donc frontalement le développement du capitalisme contemporain fut-il cognitif dans sa tendance atavique à tout breveter et à déposséder les travailleurs de leurs créations immatérielles. Il y a là déjà en germe la nécessité de passer à autre modèle économique, à d’autres rapports sociaux. Cet « open source hardware » des Fab-Labs pose aussi la question de la rétribution sociale des créateurs-producteurs. Certains acteurs des Fab-Labs vont même jusqu’à porter l’idée d’un revenu universel dissocié du revenu du travail rejoignant ainsi la thèse de Marx dans les « grundrisse » sur une Humanité libérée du salariat : « La distribution des moyens de paiement devra correspondre au volume de richesses socialement produites et non au volume du travail fourni. ».
Ainsi avec les Fab-Labs se crée et se développe, de part le monde, de manière exponentielle des lieux de conception et de production de proximité, en réseau, ouverts et gratuits, où l’on partage savoir et savoir-faire, où l’on crée plutôt qu’ l’on ne consomme, où l’on expérimente et apprend collectivement, où l’on substitue la coopération à la concurrence, où le producteur n’est plus dépossédé de sa création. Ils sont les moteurs d’une 3e révolution industrielle.
De fait, sans en avoir conscience, sans que cela ne se traduise nécessairement par des votes, par un engagement politique pérenne, les acteurs des Fab-Labs, des projets opensource, les makers et les hackeurs de tous les pays sont confrontés à la nécessité de dépasser le carcan que constitue pour leur activité concrète, la propriété privée des moyens de production et d’échanges. Ce n’est pas pour rien, si nombre d’entres eux parlent ouvertement de « hacker le capitalisme » : version hackeur du dépassement du capitalisme ?
Face à tout cela, on peut certes pratiquer l’ironie facile, parler de quelques marginaux qui dans les caves veulent changer le monde avec des imprimantes 3D, et appeler tous ces braves gens à lire Marx avant d’avoir voix au chapitre. Sauf qu’une partie des acteurs des Fab-Labs et autres hackerspaces lit et se réfère à Marx, sauf que les Fab-Labs ont pignon sur rue, qu’ils ont même la démarche d’occuper l’espace public, et qu’ils deviennent des lieux de politisation comme l’avaient été les cafés et les salons au XVIIIe siècle. Sauf que les acteurs des Fab-Labs et autres hackerspaces, ne se contentent pas d’interpréter le monde, ils ont l’ambition de le hacker ici et maintenant. Ce n’est pas un hasard si dans la foulée des victoires des révolutions arabes en Egypte et Tunisie, les Fab-Labs et les hackerspaces se sont multipliés (10).
Ce n’est pas un hasard non plus, si un rapport de mars 2012 de la très patronale HEC, sur les Fab-Labs comportait l’avertissement suivant « Si l’on pousse encore plus loin la logique d’ores et déjà présente dans le modèle des Fab-Labs, on peut même imaginer ce que signifieraient ces mini-usines de proximité pour le système capitaliste. Outre le retour de l’idée de propriété collective de moyens de production – car c’est bien de cela dont il s’agit quand une université ouvre un atelier équipé de machines-outils -, les Fab-Labs pourraient ainsi aller à l’encontre de certaines grandes tendances du capitalisme du fait de la dispersion du capital induite par ces petites unités de production localisée. Par ailleurs, si l’on suit la grille d’analyse Jacques Ellul, la démocratisation de la connaissance technique dans le cadre des Fab-Labs pourrait signifier la fin de l’équivalence entre technique et concentration du pouvoir et des ressources »11. Il y a fort à parier que les tenants du capitalisme « cognitif » feront tout pour entraver et /ou dévoyer le mouvement des fablabs, en étendant fortement les domaines d’application des brevets et en tentant de privativer les fab-labs en les transformant en des réseaux franchisés d’entreprises. Car la maîtrise de la connaissance est devenue un terrain central d’affrontement entre le capital et le travail.
Les mouvements des Fab-Labs, des hackeurs, des makers ne sont pas sans contradiction, mais ils portent, certes de manière encore confuse, l’ambition de dépasser la société de consommation, la division du travail, et de s’émanciper de l’aliénation produite par le travail salarié : un programme qui rejoint le rêve d’un « certain » Karl Marx. Passer à côté de ce mouvement, au nom d’une relecture réductrice et ossifiée de Marx, alors qu’à juste titre notre Parti met en avant « la force du partage », reviendrait à reproduire le même type d’erreurs que celles que nous avons commises dans le passé, par exemple, vis-à-vis du mouvement féministe.
C’est pourquoi je crois qu’il est temps que le Parti communiste français aille à la rencontre, se connecte, se confronte avec ces acteurs d’un nouveau monde qui essaie de naître de la décomposition putride du capitalisme financier. La démarche ambitieuse que nous engageons avec ce Congrès doit nous en fournir l’occasion.
- 1 « Anti-Counterfeiting Trade Agreement » ou « accord commercial anti contre façon »
- 2 « Comprehensive Economic and Trade Agreement » ou « accord économique et commercial global »
- 2 « Comprehensive Economic and Trade Agreement » ou « accord économique et commercial global »
- 3 http://consocollaborative.com
- 4 Le réseau social Airbnb réalise aux Etats-Unis plus de nuitée que tous les grands trusts de l’hôtellerie réunis
- 5 Logiciels dont les utilisateurs ont la liberté d'exécuter, de copier, de distribuer, d'étudier, de modifier et d'améliorer le logiciel.
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- 6 http://reprap.org/wiki/RepRap/fr
- 7 Il y a dix ans une imprimante 3D moyenne coûté autour de 200.000 €.
- 8 Qui permettent « d’imprimer » des objets en plastique.
- 7 Il y a dix ans une imprimante 3D moyenne coûté autour de 200.000 €.
- 8 Qui permettent « d’imprimer » des objets en plastique.
-9 http://www.natural-fiber.com/index.php?option=com_content&view=article&id=184:honf prosthetics-workshopi&catid=89:workshop&Itemid=90
- 10 https://www.facebook.com/fablab.egypt?fref=ts et http://owni.fr/2012/10/30/lan-ii-de-lhacktivisme-tunisien/
- 11 http://appli6.hec.fr/amo/Public/Files/Docs/242_fr.pdf
- 11 http://appli6.hec.fr/amo/Public/Files/Docs/242_fr.pdf
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