Monsieur le Président, Monsieur le Premier ministre, Mesdames et Messieurs les ministres,
Depuis le début de ce quinquennat l’électorat de
gauche, celui qui a porté le Président de la République au pouvoir, se
sent trahi. Un électorat qui a exprimé le rejet de la politique conduite
en s’abstenant massivement aux municipales. C’est l’expression d’une
grande colère, pour ne pas dire d’un rejet total de tout un système
politique qui est adressé par les électeurs qui avaient nourri des
espoirs de changements en 2012.
La réponse de l’exécutif a d’abord été d’affirmer que
ce n’est pas sa politique qui a été sanctionnée mais son manque de
pédagogie. Avec pour réponse, un changement d’équipe. Certes, Monsieur
le premier ministre, vous dressez aujourd’hui un constat implacable des
effets de la politique conduite depuis 22 mois. Faut-il rappeler que
nous n’avons eu cesse de vous alerter ? Pas une fois, vous n’avez pris
en compte les avertissements des députés du Front de gauche.
Mais aujourd’hui après votre réquisitoire, vous nous
proposez une accélération des réformes et un renforcement des
orientations fixées par les pactes d’austérité et de responsabilité.
Il y a là plus qu’un malentendu, il y a une rupture
avec les attentes populaires. Aucune réponse n’est apportée à la
souffrance sociale, à la détresse économique, au déclassement.
A l’opposé, il est de la responsabilité des forces de
gauche d’ouvrir un autre chemin pour construire une nouvelle
alternative à gauche.