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jeudi 10 avril 2014

Débat sur la déclaration de politique générale du gouvernement : Intervention d'André Chassaigne pour les députés PCF - Front de gauche.



Monsieur le Président, Monsieur le Premier ministre, Mesdames et Messieurs les ministres,

Depuis le début de ce quinquennat l’électorat de gauche, celui qui a porté le Président de la République au pouvoir, se sent trahi. Un électorat qui a exprimé le rejet de la politique conduite en s’abstenant massivement aux municipales. C’est l’expression d’une grande colère, pour ne pas dire d’un rejet total de tout un système politique qui est adressé par les électeurs qui avaient nourri des espoirs de changements en 2012.

La réponse de l’exécutif a d’abord été d’affirmer que ce n’est pas sa politique qui a été sanctionnée mais son manque de pédagogie. Avec pour réponse, un changement d’équipe. Certes, Monsieur le premier ministre, vous dressez aujourd’hui un constat implacable des effets de la politique conduite depuis 22 mois. Faut-il rappeler que nous n’avons eu cesse de vous alerter ? Pas une fois, vous n’avez pris en compte les avertissements des députés du Front de gauche.
Mais aujourd’hui après votre réquisitoire, vous nous proposez une accélération des réformes et un renforcement des orientations fixées par les pactes d’austérité et de responsabilité.
Il y a là plus qu’un malentendu, il y a une rupture avec les attentes populaires. Aucune réponse n’est apportée à la souffrance sociale, à la détresse économique, au déclassement.
A l’opposé, il est de la responsabilité des forces de gauche d’ouvrir un autre chemin pour construire une nouvelle alternative à gauche.

lundi 20 janvier 2014

Centenaire de la 1er Guerre Mondiale : la polémique idéologique sur les causes a commencé...

CLICHÉS OU VÉRITÉS SUR LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE? RÉPONSE À NICOLAS OFFENSTADT.
Paru dans Initiative communiste, mensuel du PRCF, n° 140, janvier 2014, p. 14-15
Le Monde a pour habitude d’énoncer la « doxa » historique (sur l’URSS et son « tyran rouge », sur le patronat pas « collaborateur », Louis Renault en tête, sur le démocrate colonel de la Rocque, etc.). Annonçant le 4 novembre 2013 le matraquage idéologique d’un an (minimum) qui nous attend, le « journal de référence » a donc chargé le médiéviste Nicolas Offenstadt, par ailleurs spécialiste des « mémoires » de la Grande Guerre, d’« en finir avec dix idées reçues sur » celle-ci. Car, nous explique ce dernier, « son fort impact sur la société française alimente la circulation d’images et de clichés qui ne correspondent pas à l’état du savoir des historiens. » Au sommet du panthéon mythologique figurerait l’idée que « la guerreétait souhaitée par les industriels et les financiers ». Citons :
« Les interprétations marxistes des origines de la guerre, derrière les réflexions de Lénine sur l’impérialisme comme stade suprême du capitalisme, allouent une place centrale aux rivalités économiques accentuées par la baisse tendancielle du taux de profit, et au caractère prédateur des milieux industriels. Il y a certes des rapports de force commerciaux entre les blocs en Chine ou dans l’Empire ottoman, entre Britanniques - inquiets du “made in Germany” - et Allemands. La course aux armements dans l’immédiat avant-guerre, dans tous les pays, renforce cette interprétation. Mais l’historiographie a montré que les interdépendances étaient en fait très fortes entre les économies et que, pour nombre de secteurs (assurances, sociétés minières...), la paix était préférable à la guerre. La City a ainsi plutôt poussé à défendre la paix. Par ailleurs, en matière de politique étrangère, les milieux industriels et financiers n’étaient pas unis. » (1)
 
Le « cliché » présumé n’a d’emblée pas d’objet. Les marxistes se sont en effet contentés d’analyser l’économie capitaliste avant 1914 sans référence à l’éventuel « souhait » des banquiers et des industriels : Lénine, aussi hégélien que Marx, observe les pratiques des « capitalistes, en dehors de leur volonté et de leur conscience ». Il recense dans L’impérialisme, stade suprême du capitalisme les pratiques, à la veille de la guerre, du « capital financier [,] résultat de la fusion du capital de quelques grandes banques monopoleuses avec le capital de groupements industriels monopoleurs » dans la phase impérialiste née de la première grande crise systémique du capital (1873) : il parle, non des banquiers et des industriels, mais d’une « poignée de monopoleurs », « cartels et trusts » ayant alors procédé au « partage du monde ».