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lundi 20 janvier 2014

Centenaire de la 1er Guerre Mondiale : la polémique idéologique sur les causes a commencé...

CLICHÉS OU VÉRITÉS SUR LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE? RÉPONSE À NICOLAS OFFENSTADT.
Paru dans Initiative communiste, mensuel du PRCF, n° 140, janvier 2014, p. 14-15
Le Monde a pour habitude d’énoncer la « doxa » historique (sur l’URSS et son « tyran rouge », sur le patronat pas « collaborateur », Louis Renault en tête, sur le démocrate colonel de la Rocque, etc.). Annonçant le 4 novembre 2013 le matraquage idéologique d’un an (minimum) qui nous attend, le « journal de référence » a donc chargé le médiéviste Nicolas Offenstadt, par ailleurs spécialiste des « mémoires » de la Grande Guerre, d’« en finir avec dix idées reçues sur » celle-ci. Car, nous explique ce dernier, « son fort impact sur la société française alimente la circulation d’images et de clichés qui ne correspondent pas à l’état du savoir des historiens. » Au sommet du panthéon mythologique figurerait l’idée que « la guerreétait souhaitée par les industriels et les financiers ». Citons :
« Les interprétations marxistes des origines de la guerre, derrière les réflexions de Lénine sur l’impérialisme comme stade suprême du capitalisme, allouent une place centrale aux rivalités économiques accentuées par la baisse tendancielle du taux de profit, et au caractère prédateur des milieux industriels. Il y a certes des rapports de force commerciaux entre les blocs en Chine ou dans l’Empire ottoman, entre Britanniques - inquiets du “made in Germany” - et Allemands. La course aux armements dans l’immédiat avant-guerre, dans tous les pays, renforce cette interprétation. Mais l’historiographie a montré que les interdépendances étaient en fait très fortes entre les économies et que, pour nombre de secteurs (assurances, sociétés minières...), la paix était préférable à la guerre. La City a ainsi plutôt poussé à défendre la paix. Par ailleurs, en matière de politique étrangère, les milieux industriels et financiers n’étaient pas unis. » (1)
 
Le « cliché » présumé n’a d’emblée pas d’objet. Les marxistes se sont en effet contentés d’analyser l’économie capitaliste avant 1914 sans référence à l’éventuel « souhait » des banquiers et des industriels : Lénine, aussi hégélien que Marx, observe les pratiques des « capitalistes, en dehors de leur volonté et de leur conscience ». Il recense dans L’impérialisme, stade suprême du capitalisme les pratiques, à la veille de la guerre, du « capital financier [,] résultat de la fusion du capital de quelques grandes banques monopoleuses avec le capital de groupements industriels monopoleurs » dans la phase impérialiste née de la première grande crise systémique du capital (1873) : il parle, non des banquiers et des industriels, mais d’une « poignée de monopoleurs », « cartels et trusts » ayant alors procédé au « partage du monde ».

jeudi 21 mars 2013

Une analyse d'un communiste italien sur leur échec aux élections.

Que nous enseignent les élections en Italie et les raisons de la défaite


Article de Domenico Moro, économiste et militant du Parti des communistes italiens (PdCI)




C'est la deuxième fois que nous allons au tapis et pour la seconde fois il faudra tenter de se relever. Comme en boxe, seul celui qui est vraiment déterminé réussit à le faire. Toutefois, se relever pour continuer à encaisser des coups de poing comme un boxeur sonné serait absurde. Quand on va au tapis, on ne se relève pas tout de suite, on attend le décompte de l'arbitre, en profitant de chaque seconde pour reprendre son souffle et sa lucidité. Voilà, reprendre son souffle, pour nous, signifie raisonner à tête reposée et chercher de comprendre le pourquoi et le comment cela a pu se produire une nouvelle fois.


Personne n'a la vérité en poche. Cependant, nous cherchons de voir si il est possible d'identifier des faits précis dont nous pourrions partir. En premier lieu, que nous prouvent ces élections? Selon moi, elles nous prouvent trois choses. Premièrement, la faillite du bi-partisme. Deuxièmement, le gouvernement Monti et la majorité qui le soutenait ont été rejetées. Troisièmement, l'Europe même – ou plutôt l'européisme des marchés financiers – a été rejetée.


Les données et les chiffres ne se prêtent pas à des interprétations différentes. Les forces qui ont soutenu le gouvernement Monti ont subi des saignées, parfois mortelles. Le retour même de Berlusconi, bien réel, est toutefois fort relatif. Comme parti, le PDL (Parti des libertés) passe de 13,6 millions de voix en 2008 à 7,3 millions en 2013, perdant près de la moitié des suffrages. Comme coalition, Berlusconi perd la bagatelle de 7,1 millions de voix, passant de 46,8 à 29,1%. Le PD perd moins mais subi une saignée incroyable passant de 12 à 8,6 millions de voix, et comme coalition elle perd 3,6 millions de voix, passant de 37,6% à 29,5%. Le résultat, bien en-dessous des attentes, du centre de Monti, jusqu'à avant-hier sauveur de la patrie, et la disparition de la scène politique de Casini [chef de la Démocratie chrétienne refondée] et de Fini [ex-leader du parti néo-fasciste Alliance nationale] complètent le tableau du rejet de la grande coalition qui a soutenu le gouvernement Monti et a mis en place les politiques européennes. L'équilibre entre les deux vieux pôles, surtout l'émergence du pôle de Grillo et, dans une moindre mesure, la consolidation d'un centre à 10%, sonne le glas du bipartisme en tant que tel. Mais il y a un autre élément fondamental lié à la fin du bipartisme, à l'effondrement des partis traditionnels et dont il faut tenir compte, et qui est passé en revanche inaperçu. Il s'agit de la progression de l'abstention, une tendance historique désormais consolidée que l'extraordinaire affirmation sur la scène politique de Grillo n'a pas réussi à inverser. La participation – sans compter les bulletins blancs ou nuls – est passée de 83,6% en 2006, 80,5% en 2008 et à 75,2% en 2013. En valeur absolue, les abstentionnistes sont passés de 77 à 9,2 puis à 11,7 millions en 2013. 2,5 millions d'abstentionnistes supplémentaires sur les deux dernières élections.

jeudi 31 janvier 2013

Etats-Unis : l’autre partie de la réalité.

Je pourrais consacrer exclusivement cet article au « poison américain » : la crise qui continue de ravager le pays, Wall Street qui a renoué avec ses très mauvaises habitudes, le déferlement d’argent en politique qui tend à transformer la plus ancienne démocratie moderne en oligarchie, la dérive sans fin du bon vieux parti républicain, etc.

Si je développais ce prisme, je ne mentirais pas au lecteur. Il s’agit bien là d’une partie de la réalité qui, au demeurant, domine outrageusement le traitement médiatique du pays. Mais il y a une autre partie de la réalité qui est à la fois plus ignorée, plus souterraine mais aussi plus « prometteuse ». Cette réalité, c’est « l’antidote », appelons-là ainsi. L’antidote : « Les États-Unis sont prêts pour un nouveau New Deal, une nouvelle ère de politiques progressistes », comme le répète, depuis des années, Paul Krugman, le Prix Nobel d’Économie.

Dans son ouvrage Left, récemment paru, Eli Zaretsky met en exergue la même potentialité. L’intellectuel new-yorkais se penche sur les trois grandes crises de l’histoire américaine qui ont débouché sur « trois grands mouvements de réforme structurelle » (l’abolition de l’esclavage, le New Deal, les transformations culturelles des années 60 avec la lutte des droits civiques). Il rappelle que la gauche « y a joué un rôle clé en conférant une dimension spécifiquement égalitaire à ces changements ». Et voilà que les États-Unis traversent la quatrième grande crise de leur histoire, souligne-t-il. On attend donc avec impatience la quatrième grande période de changements. Quand Zaretsky parle de « chan gement », il lui impute, évidemment, un caractère progressiste. Mais le changement intervient aussi parfois pour le pire.

jeudi 21 juin 2012

FG bobo, FN prolo : la nouvelle rengaine.

Analyses à charge satisfaites, déni de succès pour le Front de gauche, assignation des classes populaires au FN.

LE VOTE FN.

Le géographe Christophe Guilluy dans Slate.fr (27/04) décrit depuis dix ans la précarisation d’une France périphérique majoritaire, confrontée à la brutalité de la mondialisation et très préoccupée par les questions d’immigration.
Voici son analyse sur le vote FN, les classes populaires et la gauche. « Ce qui a explosé, c’est que les catégories qu’on croyait être des classes moyennes ne le sont plus. Il s’agit plutôt d’une population qui a pris en pleine gueule la mondialisation, mais concrètement. C’est-à-dire avec une déflation salariale, la précarisation sociale, la paupérisation et la fin de l’ascension sociale pour les enfants, d’où le vote des jeunes prolétaires pour Marine Le Pen. La gauche pense que si les gens votent FN, c’est parce qu’ils sont vraiment cons. C’est une condescendance que j’ai souvent trouvée en discutant avec le PS.
Pourtant au XXIe siècle, qui est le siècle de l'accélération de la mondialisation et de l’émergence des sociétés multiculturelles, on ne peut plus aborder la question sociale sans évoquer la question identitaire. Les gens vont voter pour Hollande par rejet de Sarkozy. Et l’ouvrier de base a compris qu’Hollande n’allait pas changer sa vie, ça ne sera pas vraiment un vote d’adhésion. » Sylvain Crépon, sociologue (La Croix 24/04) note « Le FN recrute toujours dans l’électorat qui vit la précarité ou qui a peur de la vivre, notamment dans les zones industriellement sinistrées. on voit le FN à plus de 40 % dans certains villages. Il s’agit d’un électorat ouvrier qui a souvent été chassé des villes ou de la proche périphérie par les prix de l’immobilier. À l’inverse, dans les villes, même les quartiers populaires sont majoritairement composés de classes moyennes. » Béatrice Gibelin,  géographe, remarque (Libération 26/04) « Marine Le Pen obtient plus de 20% dans 43 départements contre 25 en 2002. Doit-on encore qualifier ce vote de protestataire ou de colère quand il est ancré sur les mêmes territoires depuis quinze ans voire plus ? Les difficultés économiques et la crainte du chômage, pour soi-même ou ses enfants, dans des zones où le marché de l’emploi est étroit, sont un contexte favorable pour que les discours tenus par Marine Le Pen trouvent un écho. Enfin, le retrait de l’État pour raison de restrictions budgétaires met en péril les services publics. En d’autres termes, dans ces campagnes périurbaines se développe là aussi le sentiment d’abandon. C’est ce même sentiment de menace et d’abandon que l’on retrouve dans le vote d’extrême droite de nombreux pays européens. La défense de la Nation et de ses valeurs fait alors de l’étranger, surtout s’il est musulman, une menace interne et un bouc émissaire. »

mardi 19 juin 2012

CN du PCF : le rapport de Pierre Laurent.

Nous sommes réunis pour une session exceptionnelle du Conseil national, convoqué au lendemain même des élections législatives. Cette réunion, nous l’avions prévue au sortir de la longue séquence électorale qui a rythmé la vie politique du pays. Elle sera brève, comme vous le savez, et doit être efficace. Mon introduction sera donc centrée sur ce que nous avons à décider.

Pourquoi cette réunion ? Pour des raisons politiques et démocratiques. Nous devons sans tarder prendre la mesure de la nouvelle situation politique et des responsabilités qui sont les nôtres. Nous avons des décisions importantes et immédiates à prendre sur notre positionnement dans la nouvelle majorité, sur la participation gouvernementale et sur les nouvelles initiatives politiques que nous devons impulser. Nous voulons les prendre en consultant les communistes. C’est pour cela que nous entamons ce matin un processus qui se conclura mercredi après-midi par le vote de notre Conférence nationale le 20 juin à la Mutualité. Avant cela, les décisions du CN seront suivies d’assemblées générales et de votes dans toute la France.

Pourquoi ces premières décisions ne peuvent tarder ? Tout simplement parce que des questions politiques nous sont immédiatement posées. Un deuxième gouvernement Ayrault va être formé au cours de la semaine.Nous avons un choix à faire, maintenant qu’est connu l’ensemble du paysage politique. Nous avons contribué aux victoires de la gauche et nous sommes un parti qui a vocation à gouverner. Nous avions annoncé ce choix et il est attendu dans le pays. Nous devons nous en expliquer.

Au-delà de cette question, c’est notre positionnement dans la nouvelle majorité qui doit être tout de suite explicité. Les événements vont se précipiter : Sommet européen les 28 et 29 juin, discours de politique générale devant le Parlement les 3 et 4 juillet prochains puis session parlementaire tout juillet, conférence sociale à la mi-juillet, programmation budgétaire 2013-2016... sans parler du débat qui fait déjà rage dans le pays et que Le Monde résumait il y a quelques jours par ce titre « Et maintenant, quelle rigueur prépare la gauche ? » Nous ne pouvons pas rester spectateurs d’événements politiques qui vont s’accélérer. Nos prises de position doivent être lisibles, nos décisions d’action rapides.

Mon introduction est donc en quelque sorte un exposé des motifs des décisions que nous suggérons de soumettre aux communistes. Ces décisions seront résumées dans un court texte qui servira de bulletin de vote pour les communistes.

J’insiste sur l’objet de ces décisions. Nous n’allons pas en trois jours tirer le bilan détaillé de quasiment une année de campagne, ni trancher à la va-vite toutes les questions nouvelles qui se posent à nous. Notre conseil national ébauchera cette réflexion, mais son objet est vraiment de formuler des propositions de décisions immédiatement nécessaires pour permettre aux communistes de s’exprimer clairement.

Au delà, nos analyses devront s’approfondir, nos discussions se poursuivre. Nous avons besoin d’un important travail d’analyses sur les caractéristiques de la nouvelle situation politique ; les évolutions de la crise ; la nature des rapports de forces politiques issus du premier semestre 2012 ; les conséquences durables de la présidentialisation ; les leçons et les acquis de toutes les campagnes menées ; les enseignements et inflexions qu’il convient d’en tirer pour continuer à conduire vers de nouveaux progrès la démarche engagée avec le Front de gauche. Ce travail collectif nous mènera jusqu’au prochain congrès statutaire. Je vous propose que le Conseil national convoque d’ores et déjà ce congrès pour les 1er, 2, 3 février ou les 8, 9, 10 février 2013. Un nouveau Conseil national pourrait en fixer l’ordre du jour précis et en lancer le processus de préparation à la rentrée de septembre. J’en viens aux questions immédiates et je commence par soumettre quelques premières réflexions sur les conditions dans lesquelles nous allons désormais agir.

Algérie : élections et après ?

Analyse de Patrick Margaté, responsable Monde arabe des Relations internationales du PCF, sur les élections législatives en Algérie.

Les résultats des élections législatives en Algérie ont suscité de nombreux commentaires, soulignant le recul de l’abstention, les progrès en sièges du FLN, l’échec des partis islamistes, et la présence de 30% de députées femmes.

De fait, les partis qui forment le pouvoir, le FLN et le RND, sont les vainqueurs de ces élections avec au total 291 sièges sur 462 à l’Assemblée nationale, le FLN s’en voyant attribué 221 à lui tout seul. L’Alliance de l’Algérie verte, islamiste, ne recueillant que 47 sièges, est bien loin de ses objectifs. Le FFS, de retour sur la scène électorale, n’en comptabilise que 21, le RCD, ayant pour sa part appelé au Boycott. Plus de 160 recours ont été déposés pour fraude à l’issue du scrutin.

Du côté des réactions internationales, il faut noter celles d’Hillary Clinton, de l’UE, de la France, de la Russie, toutes se félicitant du bon déroulement du scrutin et de la nouvelle place donnée aux femmes à l’Assemblée.

Quant au pouvoir, il dit voir sa légitimité renforcée et qu’il peut ainsi poursuivre sa politique de réformes. Se limiter à cette présentation des résultats permet elle d’appréhender la réalité politique de ce pays, les attentes de la population et la nature des questions posées ? Non, certainement pas. Au contraire, cette présentation masque ce qui est au cœur du malaise algérien. En effet, force est de constater, que le mal dont souffre l’Algérie depuis des décennies est toujours vivace : la crise de confiance du peuple vis-à-vis du pouvoir et l’absence de forces progressistes susceptibles d’ouvrir une alternative démocratique.

Législatives en Algérie : analyse du PARTI ALGERIEN POUR LA DEMOCRATIE ET LE SOCIALISME (PADS)

Après la proclamation des résultats des élections législatives du 10 mai

Se mobiliser, s'organiser et s'unir : -pour les revendications sociales et politiques des travailleurs -pour contrer les plans impérialistes

es résultats définitifs des élections législatives du 10 mai proclamés par le Conseil Constitutionnel traduisent un divorce flagrant entre le régime et les aspirations sociales et politiques de l'écrasante majorité des citoyens. Le taux de participation officiellement proclamé a à peine dépassé les 43%. C'est un taux évidemment très bas même si on ne tient pas compte des manipula­tions traditionnellement opérées par les autorités pour masquer l'ampleur de la désaffection populaire et favoriser les partis du gouvernement aux dépens d'autres. Le taux des suffrages exprimés, 35,2%,  est encore plus bas si l'on prend en compte les 1,7 millions de bulletins nuls. En livrant ces chiffres, le régime reconnaît qu'il est nettement rejeté par 2 citoyens sur 3. Le décalage entre les gouvernants et les citoyens est en fait plus criant quand on sait que d'innombrables électeurs ont choisi d'exprimer leur rejet de la coalition présidentielle et des partis qui se camouflent sous l'Islam en votant "au hasard" pour un des partis parmi les dizaines de faux partis créés à la hâte par le pouvoir ces deux derniers mois.

Les deux principaux partis de la coalition présiden­tielle -Front de Libération Nationale et Rassemblement National Démocratique - n'ont obte­nu ensemble que 1 million 848 000 voix sur un total de 9 millions 340 000 votants, soit 19, 7% de ces votants. Rapporté au nombre d'électeurs inscrits ( 21,6 millions) ce taux n'est que de 8,5%. Un citoyen seulement sur douze les soutient ! Mais grâce à la mise en place par les autorités d'un injuste système de report des voix obtenues par les listes qui n'ont pas atteint le seuil de 5%, un système de truquage "scientifique" qui présente à l'envers le poids réel des partis dirigeants dans l'APN, le FLN se voit attribuer à lui seul 221 sièges au sein de cette assemblée. Ainsi, malgré sa faible représentativité le duo FLN-RND s'adjuge 291 sièges sur les 462 "mis en jeu", soit 63% du total des députés!

Les divers partis agréés ( "Algérie verte", "Addala", "Front du Changement") qui font de l'Islam un paravent idéologique pour tromper les travailleurs sortent défaits. Ils ont ramassé ensemble moins de 882 000 voix, soit 9,4% des suffrages exprimés. Ils crient à la fraude parce que les "pronostics" de l'ambassade US n'ont pas été confirmés. Le fait que les rêves de conquête du pouvoir de ces partis soient déçus reflète l'aspiration de larges secteurs absten­tionnistes à ne pas confier le pays aux forces les plus réactionnaires ni à ouvrir la voie à des interventions extérieures dans la foulée du prétendu "printemps arabe" et de la "vague verte". Il ne faut cependant pas en tirer la conclusion fausse que les franges ultra réactionnaires de la bourgeoisie et de la petite-bour­geoisie qui utilisent l'Islam pour tromper le peuple ont perdu toute influence. Le gros de leurs troupes agit dans la clandestinité et a appelé au boycott. Leur influence persistante ne doit pas être sous-estimée. A preuve le régime a fait des concessions à leur idéolo­gie rétrograde dans les amendements qu'il a introduits l'an dernier dans les lois sur les partis, les associations et l'information.

mercredi 19 octobre 2011

Lutte de classes aux États-Unis : de la politique de classe de l'administration Obama et des gouverneurs républicains à la résistance des travailleurs du Wisconsin et de l'Ohio.

Reprise d'une traduction trouvée sur Solidarité internationale.
Article d'A. Lévy, pour la revue théorique du Parti communiste portugais.

Lutte de classes aux États-Unis


« Il y a effectivement une lutte de classes, mais c'est ma classe, celle des riches, qui mènent cette guerre, et nous sommes en train de la gagner ». Les mots sont de Warren Buffett, investisseur et philanthrope américain et un des hommes les plus riches au monde, prononcés quelques années avant le déclenchement de la crise actuelle économique et financière.
 
La vérité est encore devenue plus limpide avec le déroulement de la crise, les banques et les institutions financières ont reçu 700 milliards de $ pour les « sauver » (une partie de cette somme scandaleusement utilisée en bonus versés aux responsables du krach financier), mais les travailleurs et leurs familles ont perdu leurs maisons, rencontrent des difficultés accrues au travail et subissent l'aggravation des inégalités sociales.

Pays des extrêmes

La crise n'a fait toutefois que renforcer des tendances de fond. Au cours des 30 dernières années, les inégalités salariales aux États-Unis ont considérablement augmenté, approchant le niveau atteint avant la Grande dépression. La différence entre les salaires les plus bas et le salaire moyen a fortement augmenté dans les années 1970 et 80, mais le principal moteur des inégalités est l'augmentation démesurée des revenus les plus élevés. Depuis 1979, les 10% les plus riches de la population se sont accaparés les deux-tiers de l'augmentation des revenus globale, et le 1% des salariés les plus riches se sont taillés un copieux 38,7% de ce gâteau. Le rapport du PNUD datant de 2009 sur les inégalités de revenus dans les économies avancées a placé les États-Unis juste derrière Hong-Kong et Singapour dans les pays où le fossé entre les revenus des plus pauvres et des plus riches est le plus grand (suivent Israël et le Portugal).