mardi 18 décembre 2012
La République a toujours été un combat.
Refonder la République - Discours de Pierre... par CN-PCF
Le compte rendu de la rencontre de Marseille sur le site de la fédération du PCF 13.
Pour voir la version écrite : c'est sur le site national.
Le PCF et l'Algérie : pour en finir vraiment avec le colonialisme et ceux qui l'instrumentalisent…
Ce texte est une intervention de Pierre Laurent, secrétaire nationale du PCF, lors d'une rencontre portant sur le 50ème anniversaire de l'indépendance de l'Algérie. Il est repris dans une brochure éditer par la fédération de Paris du PCF.
En cette année 2012 du 50e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, on espérait un
nouveau départ de la relation franco-algérienne avec un nouveau regard sur le passé colonial.
La France, en effet, ne pourra pas construire, dans la durée, un rapport « normal » avec
l’Algérie et les autres pays du Maghreb, ni même contribuer à refonder un partenariat euroméditerranéen
digne de ce nom, sans une reconnaissance du fait colonial, de ses crimes et
de ses conséquences.
La crise en Europe, aujourd’hui, systémique et profonde, est en effet le fruit d’une politique
structurée sur un rapport de prédation et de domination, sur l’arrogance des puissants,
sur le refus persistant de considérer le colonialisme comme une matrice, un antécédent
qui marque dans la longue durée la relation franco-algérienne et même euro-méditerranéenne.
Construire ou reconstruire un partenariat, des coopérations avec l’Algérie et le
Maghreb, cela nécessite bien des changements démocratiques, une confiance mutuelle donc
une histoire correctement assumée.
Un nouveau regard sur le passé colonial aurait dû s’imposer aussi car il faudra bien qu’un
jour, la France ose regarder la vérité en face. Comme le dit fort justement Françoise Vergès (1) ,
le colonialisme, « c’est bel et bien l’histoire de la France ». L’État, à travers les plus hautes autorités
qui l’incarnent, n’a toujours pas accompli les actes nécessaires pour reconnaître la
responsabilité de la France, accepter les vérités de cette histoire tragique et assumer les
crimes contre l’humanité qui ont été commis. Tandis que dans la société française les instrumentalisations
de cette même histoire, les tentatives récurrentes de réhabilitation du
colonialisme, les tentatives pour lui trouver des aspects positifs, les inacceptables silences…
nourrissent des polémiques et des confrontations idéologiques permanentes et le choc
recherché des mémoires. L’extrême droite y puise une énergie nauséabonde et nuisible.
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mercredi 12 décembre 2012
Un documentaire remarquable sur les évènements du 8 mai 1945 à Sétif.
Intéressant et compléter car le documentaire non seulement montre les lieux des évènements mais aussi parce que l'on les témoignages des personnes qui ont connu ces évènements,tant du côté des algériens que des européens.
La mise en perspective Historique est faite par Pascal Blanchard.
lundi 10 décembre 2012
Senat : ce qui était blanc devient noir ?
Donc ce qui était juste et bon pour les sénateurs socialistes avant les élections présidentielle et législatives ne l’est plus. Ils sont en passe de rejeter désormais les amendements qu’ils avaient eux-mêmes proposés avec le Front de gauche, quand la droite était au pouvoir. Il ne s’agit pas là de chipotages et de bouts de ficelle. L’ensemble des mesures de ce contre-budget porte sur trente milliards ! C’est précisément le montant des économies que le gouvernement est censé faire dans le prochain budget. Peu importent les mots qui viennent pour qualifier le fait.
La réalité, c’est que la gauche qui gouverne passe délibérément à côté d’une occasion historique de mettre en œuvre une vraie politique de gauche telle qu’elle l’appelait elle-même de ses vœux et telle qu’elle semblait la concevoir dans une co-élaboration avec ses partenaires. Et, dans le même temps, une occasion de s’appuyer sur ceux qui l’ont élue et de retrouver leur confiance tout en répondant à une partie de leurs attentes.
On le sait, cette conversion qui fait que ce qui était blanc devient noir et inversement va rencontrer l’approbation de tous ceux, commentateurs, politiques
et milieux patronaux, qui sommaient François Hollande et son gouvernement
de se rendre enfin
au « réalisme économique ».
lundi 3 décembre 2012
Un bon discours sur ce que devrait être une politique industrielle...
Discours de Pierre Laurent au rencontre nationale sur l'Industrie à Lille... Avec ce petit rappel salutaire qui est que ceux qui étaient dans les cabinets ministériels lors de la désindustrialisation de la France dans les années 80 sont aujourd'hui au gouvernement.
Meeting industrie à Lille - Discours de Pierre... par CN-PCF
Meeting industrie à Lille - Discours de Pierre... par CN-PCF
vendredi 23 novembre 2012
L'appel des professionnels de la justice aux parlementaires sur le budget 2013
Le secteur de la justice a été défini par le gouvernement comme «prioritaire» et de fait ce budget est en progression de 4,3%, comportant des créations d’emplois, contrairement à la plupart des autres ministères.
Compte tenu de l’état catastrophique du service public de la justice à la suite du précédent quinquennat (réduction des effectifs par la refonte désastreuse de la carte judiciaire, absence de crédits de fonctionnement, engloutissement des moyens dans la machine pénale et l’inflation carcérale) cette priorité ne fait que masquer la misère.
Certes les projets de construction pharaoniques de 25 000 places de prison sont abandonnés et la place de la protection judiciaire de la jeunesse est (un peu) restaurée : mais les quelques emplois créés ne suffiront pas à rétablir un service public dévasté.
Compte tenu de l’état catastrophique du service public de la justice à la suite du précédent quinquennat (réduction des effectifs par la refonte désastreuse de la carte judiciaire, absence de crédits de fonctionnement, engloutissement des moyens dans la machine pénale et l’inflation carcérale) cette priorité ne fait que masquer la misère.
Certes les projets de construction pharaoniques de 25 000 places de prison sont abandonnés et la place de la protection judiciaire de la jeunesse est (un peu) restaurée : mais les quelques emplois créés ne suffiront pas à rétablir un service public dévasté.
Par ailleurs, la taxe de 35 euros est maintenue pour cette année…
Nous, fonctionnaires du ministère de la justice, surveillants et directeurs de prison, conseillers d’insertion et de probation, greffiers, éducateurs de la protection judiciaire de la jeunesse, magistrats et avocats, rappelons l’état catastrophique du service public de la justice que nous dénonçons depuis des années ; nous demandons que la priorité reconnue aujourd’hui se traduise par un renforcement des effectifs et une prise en compte des besoins réels en frais de fonctionnement ; nous appelons le gouvernement et le parlement à faire des choix cohérents au regard de l’insuffisance du budget alloué, par exemple en cessant de vouloir donner une réponse pénale à toute infraction et en revenant à l’individualisation des peines.
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lundi 19 novembre 2012
samedi 17 novembre 2012
samedi 10 novembre 2012
Vendée Globe 2012 : C'est parti pour Louis Burton !!!
Ça y est le cousin est parti... Bonne route mon p'tit cousin !
Pour suite la course : il y a son site internet Louis Burton autour du monde et il y a la page facebook
Pour suite la course : il y a son site internet Louis Burton autour du monde et il y a la page facebook
mercredi 24 octobre 2012
La place de la science dans la société 3/3
L’accès à la science pour tous était une conception révolutionnaire, elle ébranlait les fondements religieux de la cité, elle a valu à Socrate sa condamnation à mort.
Quels sont les changements intervenus pour les chercheurs ?
Les changements sont rapides et très inquiétants. Jamais la paperasse
n’a été aussi envahissante. La pratique des contrats à court terme amène
les chercheurs à mobiliser leurs forces pour obtenir des contrats puis
d’autres contrats, au détriment de la recherche proprement dite. Les
jeunes font un long parcours du combattant comme allocataires,
assistants provisoires ou postdoc en espérant un poste permanent, et
s’ils ont la chance d’être recrutés ils entrent dans un système où
l’instabilité est programmée : c’est la politique générale de la
recherche qui est en cause, avec Lisbonne et l’économie de la
connaissance, avec la Loi relative aux libertés et responsabilités des
universités (LRU) bien mal nommée, avec l’Agence nationale de la
recherche (ANR) qui focalise les énergies, juste en ce moment, pour en
obtenir des contrats, et avec la chasse aux contrats européens.
La réaction à ces changements dans le milieu se situe entre révolte et résignation. La révolte a eu lieu il y a 4 ans, avec la naissance du mouvement Sauver la recherche. En apparence, l’atmosphère est à la résignation : pour vivre et avoir les moyens de travailler, il faut bien passer sous les fourches caudines. Mais la révolte gronde sous la cendre ; elle peut être, ou non, un ferment de conscience politique pour mettre en cause le système actuel et le capitalisme lui-même.
La réaction à ces changements dans le milieu se situe entre révolte et résignation. La révolte a eu lieu il y a 4 ans, avec la naissance du mouvement Sauver la recherche. En apparence, l’atmosphère est à la résignation : pour vivre et avoir les moyens de travailler, il faut bien passer sous les fourches caudines. Mais la révolte gronde sous la cendre ; elle peut être, ou non, un ferment de conscience politique pour mettre en cause le système actuel et le capitalisme lui-même.
La course à l’excellence avec la politique des laboratoires et initiatives d’excellence fausse la pratique de l’évaluation : l’évaluation peut être le paravent d’une entreprise de démolition. De cela le milieu prend conscience. Un signe parmi d’autres : le conseil scientifique du CNRS lance un cri d’alerte sur les conséquences négatives de la création des nouvelles structures telles que Labex et Idex sur l’ensemble de la recherche en France
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La place de la science dans la société 2/3
L’accès à la science pour tous était une conception
révolutionnaire, elle ébranlait les fondements religieux de la cité,
elle a valu à Socrate sa condamnation à mort.
Peut-on parler de la science ? Doit-on parler des sciences, au pluriel ?
On doit, bien sûr, parler des sciences différentes, et de leur
spécificité. On insiste à juste titre sur les SHS, sciences de l’homme
et de la société. Les disciplines scolaires donnent une image de la
diversité des sciences, d’autant plus qu’en France elles sont bien
séparées. Quand on pense aux développements les plus marquants du siècle
dernier, c’est à des sciences nouvelles qu’on songe : la physique
quantique, l’astrophysique, l’informatique, la biologie moléculaire.
Peut-on dans ces conditions parler de « la science » ? Oui à mon avis.
Toutes les sciences ont un commun, un certain exercice de la raison,
c’est-à-dire de la mémoire, de l’imagination, de l’esprit critique, de
l’aptitude à la mise en forme, que l’on peut appeler la méthode
scientifique sans chercher par là à trop la formaliser. Elles ont en
commun, sous des formes diverses, le besoin de communiquer. Ensemble,
elles constituent un système coordonné de connaissances, et c’est ce
système, en évolution constante, qu’on peut appeler la science.
Il y a des analogies profondes entre la science et la politique. Il y a bien des politiques, à différents niveaux, pour différents objets, correspondant à différents intérêts. Mais la politique est une notion générale qui a sa valeur, et qu’il nous incombe de valoriser. Ce que Victor Hugo a écrit sur la science me paraît parfaitement pertinent, plus même que ce qu’il a écrit sur l’art. La science est imparfaite, toujours en mouvement, elle recherche mais n’atteint jamais la vérité, elle se construit en se détruisant sans cesse, mais, dit Victor Hugo, « vénérons cette servante magnifique ». La politique que nous voudrions mener, elle aussi, doit être une recherche permanente, un système coordonné mais sans cesse en mouvement, au service des peuples présents et à venir.
Dans toute vision large de la politique il me semble que la science a sa place.
Il y a des analogies profondes entre la science et la politique. Il y a bien des politiques, à différents niveaux, pour différents objets, correspondant à différents intérêts. Mais la politique est une notion générale qui a sa valeur, et qu’il nous incombe de valoriser. Ce que Victor Hugo a écrit sur la science me paraît parfaitement pertinent, plus même que ce qu’il a écrit sur l’art. La science est imparfaite, toujours en mouvement, elle recherche mais n’atteint jamais la vérité, elle se construit en se détruisant sans cesse, mais, dit Victor Hugo, « vénérons cette servante magnifique ». La politique que nous voudrions mener, elle aussi, doit être une recherche permanente, un système coordonné mais sans cesse en mouvement, au service des peuples présents et à venir.
Dans toute vision large de la politique il me semble que la science a sa place.
Y a-t-il divorce entre la science et la société ?
La question mérite examen, et d’abord d’être elle-même questionnée. On
ne pose pas la question du divorce entre la finance et la société.
Pourquoi ? C’est que quels que soient les griefs de chacun à l’égard de
la finance, la société est actuellement structurée par elle. Elle
inspire la politique, elle est omniprésente dans les média, elle
s’impose comme constitutive de la société où nous vivons. La science n’a
pas ces privilèges. Et quelle que soit la sympathie que l’on porte à la
science, et quel que soit le rôle qu’elle joue dans la conscience
commune et dans la vie sociale, elle n’est pas partie constitutive de
notre société. Elle n’inspire pas la politique actuelle, elle est
absente des média, la question du divorce avec la société est donc
pertinente, relativement à la situation que nous vivons.
Après Hiroshima, et devant la menace d’une guerre atomique, la science n’était pas mise en cause, et seuls quelques esprits inquiets, les marxistes Bernal en Angleterre et Langevin en France, mettaient en garde contre le retard de la conscience commune à prendre en compte les ressources et les dangers du développement de la physique. Dans l’ensemble, la période que nous appelons en France les Trente glorieuses a été une époque de grande confiance dans la science. Mais le retard n’a pas diminué, il s’est augmenté au contraire des avancées scientifiques et de leurs usages au bénéfice du capitalisme. Faute de mettre en cause le capitalisme, certains mettent en cause la science. La correction peut venir en partie des scientifiques, de la manière dont les sciences sont enseignées, de la manière de les présenter, mais l’essentiel de la correction viendra de la politique si nous parvenons à en changer le cours. En attendant, l’idée de l’appropriation collective des connaissances scientifiques peut utilement faire son chemin.
Après Hiroshima, et devant la menace d’une guerre atomique, la science n’était pas mise en cause, et seuls quelques esprits inquiets, les marxistes Bernal en Angleterre et Langevin en France, mettaient en garde contre le retard de la conscience commune à prendre en compte les ressources et les dangers du développement de la physique. Dans l’ensemble, la période que nous appelons en France les Trente glorieuses a été une époque de grande confiance dans la science. Mais le retard n’a pas diminué, il s’est augmenté au contraire des avancées scientifiques et de leurs usages au bénéfice du capitalisme. Faute de mettre en cause le capitalisme, certains mettent en cause la science. La correction peut venir en partie des scientifiques, de la manière dont les sciences sont enseignées, de la manière de les présenter, mais l’essentiel de la correction viendra de la politique si nous parvenons à en changer le cours. En attendant, l’idée de l’appropriation collective des connaissances scientifiques peut utilement faire son chemin.
La place de la science dans la société 1/3 ( Par Jean-Pierre Kahane)
L’accès à la science pour tous était une conception révolutionnaire,
elle ébranlait les fondements religieux de la cité, elle a valu à
Socrate sa condamnation à mort.
Science et société est un thème éternel. Cependant c’est dans les
années 1980 qu’il a pris forme avec l’ASTS, l’association
science-technologie-société, dont l’initiateur a été René Le Guen.
Ainsi, au départ, c’est une vision politique.Cette vision politique
s’inscrivait dans l’accès de la gauche au pouvoir. La culture
scientifique faisait l’objet d’un programme mobilisateur. Les
organismes de recherche se voyaient confier la mission de la répandre.
Cependant, dans l’optique des scientifiques, la diffusion de la culture
scientifique n’entraînait pas une vision claire de la place de la
science dans la société.
Le thème « science et société » dans les congrès
scientifiques apparaît à ma connaissance au cours des années 1990. À
l’Académie des sciences, le comité « science et société » a été créé en
2000. C’est aujourd’hui, en France et dans tous les pays du monde, un
thème important pour les scientifiques : quelle est la place de la
science dans la société ? Il est grand temps que cela redevienne un
thème important en politique, et en particulier dans la politique
communiste.
Que recouvre-t-il au cours des temps ?
On fait remonter à Socrate la conception de la science comme objet
d’étude pour tous les citoyens. En Mésopotamie et en Egypte, certaines
connaissances avaient été acquises, en particulier en astronomie, mais
elles étaient détenues par des spécialistes, souvent les prêtres, au
même titre que les recettes magiques. L’accès à la science pour tous
était une conception révolutionnaire, elle ébranlait les fondements
religieux de la cité, elle a valu à Socrate sa condamnation à mort.
L’accès de la science à tous a été une idée forte de la Renaissance, et
l’imprimerie y a joué un rôle essentiel. Cependant la pratique des
savants était de conserver pour eux leurs découvertes. Le lien entre
découvertes et communication des découvertes date du XVIIe siècle, avec
la création des académies, et il a été l’un des traits marquants du
progrès des sciences depuis cette époque.Tenue secrète ou largement
diffusée, comment la science interagissait-elle avec la société ? J’y
reviendrai, mais en gros la science était au service des puissants, ou
de ceux qui aspiraient à la puissance. En Europe, le progrès des
sciences a accompagné celui du capitalisme, en Italie au XVIe siècle, en
Angleterre au XVIIe, en France au XVIIIe, en Allemagne au XIXe et aux
États-Unis au XXe.En même temps, la science apparaissait comme liée aux
mouvements d’émancipation des peuples : la Révolution française a
mobilisé les savants, comme la révolution soviétique.
mardi 23 octobre 2012
Les députés PCF- Front de gauche ne voteront pas la loi de programmation des finaces publiques 2012 -2017.
Explication de vote d'André Chassaigne.
Nous achevons la discussion du projet de loi de finances pour 2013 dans un contexte économique et social marqué par l’accroissement des difficultés.
Pour la France, le FMI prévoit désormais une croissance économique de 0,1 % cette année contre 0,3 % attendu par le gouvernement, et surtout de 0,4 % seulement en 2013, moitié moins que le chiffre retenu dans le projet de loi de finances que nous examinons. Dans la note de conjoncture publiée la semaine dernière, les économistes de l’OFCE sont catégoriques : la France n’atteindra pas les 3 % de déficit public en 2013. Au mieux, il s’établira à 3,5%. Selon leurs prévisions, la croissance atteindrait 0,1% en 2012 et 0% en 2013.
Vingt-neuf économistes, interrogés par Reuters, vont dans le même sens, prévoyant de leur côté un déficit à 3,5% pour une croissance de 0,3%.
Malgré ces prévisions convergentes, vous persistez à vouloir faire revenir les déficits publics sous la barre des 3% l’an prochain. C’est une entreprise dangereuse, car si l’objectif inatteignable doit être atteint coûte que coûte, ce sera au prix réajustements brutaux, évalués à plus de 20 milliards d’euros, qui risquent de plonger un peu plus l’économie française dans la récession et, au bout du compte, d’accroître encore l’endettement public, comme le montrent les exemples de l’Italie, de l’Espagne ou encore de la Grèce.
Nous achevons la discussion du projet de loi de finances pour 2013 dans un contexte économique et social marqué par l’accroissement des difficultés.
Pour la France, le FMI prévoit désormais une croissance économique de 0,1 % cette année contre 0,3 % attendu par le gouvernement, et surtout de 0,4 % seulement en 2013, moitié moins que le chiffre retenu dans le projet de loi de finances que nous examinons. Dans la note de conjoncture publiée la semaine dernière, les économistes de l’OFCE sont catégoriques : la France n’atteindra pas les 3 % de déficit public en 2013. Au mieux, il s’établira à 3,5%. Selon leurs prévisions, la croissance atteindrait 0,1% en 2012 et 0% en 2013.
Vingt-neuf économistes, interrogés par Reuters, vont dans le même sens, prévoyant de leur côté un déficit à 3,5% pour une croissance de 0,3%.
Malgré ces prévisions convergentes, vous persistez à vouloir faire revenir les déficits publics sous la barre des 3% l’an prochain. C’est une entreprise dangereuse, car si l’objectif inatteignable doit être atteint coûte que coûte, ce sera au prix réajustements brutaux, évalués à plus de 20 milliards d’euros, qui risquent de plonger un peu plus l’économie française dans la récession et, au bout du compte, d’accroître encore l’endettement public, comme le montrent les exemples de l’Italie, de l’Espagne ou encore de la Grèce.
Qui dirige le CAC 40 ? par Gérard Steiff
Qui sont les dirigeants des sociétés cotées à l'indice CAC 40 de la Bourse de Paris ? Qui peuple les états-majors (exécutifs) des grands groupes capitalistes et les conseils d'administration ? Plusieurs enquêtes, études et thèses récentes permettent de préciser le profil de ces capitalistes de 2012 ; on y voit comment les gens de la finance envahissent tout, comment aussi l'État se privatise et « donne » ses hauts cadres ; comment se reconstitue, se régénère la classe dominante, un groupe étroit, fermé, d'individus dont la cooptation se prépare dès les « grandes » écoles.
Le dirigeant d'entreprise du CAC 40 est un mâle quinquagénaire, formé dans une des trois grandes écoles que sont l'ENA, HEC ou Polytechnique, et assez souvent, aussi, issu du haut appareil d'État. C'est ce qui ressort d'une étude de l'OPESC (Observatoire politico-économique des structures du capitalisme www.opesc.org). Quatre de ses chercheurs, François-Xavier Dudouet, Erix Grémont, Hervé Joly et Antoine Vion ont procédé à une « radiographie des comités exécutifs du CAC 40 ». Selon leur définition, l'état-major, ce sont « les collèges situés au sommet de la hiérarchie de l'entreprise, soit le comité exécutif ou son équivalent (directoire, direction générale, comité de direction) ». Ils ont planché sur près de 500 personnes.
Ce sont essentiellement des quinquagénaires mâles. On sait que dans les conseils d'administration, un quota de femmes a été recommandé. Ce n'est pas le cas dans les comités exécutifs où leur nombre est ridiculement faible : 33 femmes pour 420 hommes. Ces dirigeants sont, pour les trois quarts, des Français ; le quart restant sont des Américains (5%), des Allemands, des Belges et des Italiens (près de 3% chacun). Autre caractéristique : la spécificité du système français des grandes écoles. Longtemps, le dirigeant d'entreprise a eu une formation de droit ou d'ingénieur ; aujourd'hui, ce sont des « commerciaux », des « financiers », des diplômés d'HEC, de l'ESSEC ou de l'ESCP, souvent associés à un passage par l'ENA alors que Polytechnique continue d'être recherché. Nos auteurs écrivent : « Au delà du constat immédiat, ce sont les modes de légitimité pour accéder au pouvoir économique qui sont peut-être en train de changer.
lundi 22 octobre 2012
Monde arabe : où en est-on ?
Un article du secteur international du PCF
Il y a 18 mois, plusieurs peuples du monde arabe se soulevaient pour
mettre un terme à des décennies de dictatures et de pouvoirs
autocratiques jusqu’alors soutenus par les puissances occidentales.
Depuis, pour certains de ces pays, des élections ont permis la mise en place de nouveaux gouvernements, comme en Tunisie et en Égypte. Pour d’autres, comme au Yémen, au Bahreïn, au Maroc, l’action se poursuit, malgré la répression, pour des sociétés démocratiques. En Libye, le pouvoir encore fragile tente d’établir un état de droit, malgré les velléités des milices armées.
Depuis, pour certains de ces pays, des élections ont permis la mise en place de nouveaux gouvernements, comme en Tunisie et en Égypte. Pour d’autres, comme au Yémen, au Bahreïn, au Maroc, l’action se poursuit, malgré la répression, pour des sociétés démocratiques. En Libye, le pouvoir encore fragile tente d’établir un état de droit, malgré les velléités des milices armées.
Que penser de cette période écoulée ?
L’enthousiasme suscité par les révolutions s’est peu à peu dissipé pour laisser place à un sentiment d’inquiétude sur l’avenir.
D’abord, ce sont, il y a un an, les succès électoraux remportés par les partis religieux en Tunisie et en Égypte, partis pourtant absents des manifestations ayant abouti à la chute des anciens régimes. Ce sont ensuite les agressions répétées de groupes salafistes contre des femmes, des syndicalistes, des journalistes, des artistes. Ces événements vont à l’encontre des espoirs suscités, d’autant que les gouvernements refusent de condamner fermement ces actes et d’appliquer la loi contre leurs auteurs. Mais la résistance civile pacifique, déterminée, à ces groupes factieux, ne cesse de s’élargir.
Car nous n’avons pas affaire à des sociétés, que ce soit en Tunisie ou en Égypte, où les peuples sont disposés à suivre aveuglément de tels groupes. Loin de là. C’est aussi vrai pour ces partis religieux, comme Ennahda en Tunisie ou les Frères musulmans, qui ont été élus dans un rapport de force, favorisé par la division des formations progressistes. Or, l’exercice du pouvoir par ces partis religieux suscite de plus en plus de mécontentement dans les populations au plan social, où rien n’a réellement changé.
L’enthousiasme suscité par les révolutions s’est peu à peu dissipé pour laisser place à un sentiment d’inquiétude sur l’avenir.
D’abord, ce sont, il y a un an, les succès électoraux remportés par les partis religieux en Tunisie et en Égypte, partis pourtant absents des manifestations ayant abouti à la chute des anciens régimes. Ce sont ensuite les agressions répétées de groupes salafistes contre des femmes, des syndicalistes, des journalistes, des artistes. Ces événements vont à l’encontre des espoirs suscités, d’autant que les gouvernements refusent de condamner fermement ces actes et d’appliquer la loi contre leurs auteurs. Mais la résistance civile pacifique, déterminée, à ces groupes factieux, ne cesse de s’élargir.
Car nous n’avons pas affaire à des sociétés, que ce soit en Tunisie ou en Égypte, où les peuples sont disposés à suivre aveuglément de tels groupes. Loin de là. C’est aussi vrai pour ces partis religieux, comme Ennahda en Tunisie ou les Frères musulmans, qui ont été élus dans un rapport de force, favorisé par la division des formations progressistes. Or, l’exercice du pouvoir par ces partis religieux suscite de plus en plus de mécontentement dans les populations au plan social, où rien n’a réellement changé.
Création d'une banque publique : la Commission européenne bloque l’initiative citoyenne
En juillet dernier, 7 personnalités européennes*, dont
Pierre Laurent, ont déposé une proposition d’initiative citoyenne
européenne pour la création d’une banque publique européenne
exclusivement destinée au financement de services publics et
d’investissements industriels garantissant un haut niveau de droit pour
les salariés et une ambition de transition écologique. La Commission
européenne a bloqué la procédure deux mois plus tard…
Une campagne de proximité pour un haut niveau de proposition politique.
Lors
de son dernier congrès, en décembre 2010, le Parti de la gauche
européenne (PGE), mesurant l’importance de la crise et les risques
populistes et xénophobes a considéré qu’il était de sa responsabilité de
formuler des propositions concrètes de sortie de crise et de
refondation de l’UE. Il a décidé de promouvoir l’idée d’une « Banque
publique européenne axée sur le développement social, écologique et
solidaire » à travers la procédure d’Initiative citoyenne européenne
(ICE).
Les évolutions de la crise financière et bancaire, ainsi
que les conséquences des politiques d’austérité sur les peuples, ont
chaque jour renforcé la nécessité de se confronter à la finance. Face à
l’austérité permanente et à la confiscation des souverainetés
populaires, dont le Traité budgétaire est un des fers de lance, notre
proposition était – et est toujours – de relancer l’investissement
public dans des projets sociaux et industriels et de favoriser
l’intervention des citoyens dans le débat sur la construction
européenne.
Derrière l’idée d’une banque publique européenne, il y
a une grande ambition de refondation de l’UE. Cette idée remet
directement en cause le rôle et les missions de la Banque centrale
européenne, qui aujourd’hui prête aux banques privées – parfois à des
taux très bas – et refuse d’utiliser ce pouvoir de création monétaire au
service de l’emploi, du développement des services publics, de la
transition écologique. De par sa mission de financer le développement
social, écologique et solidaire, son fonctionnement démocratique faisant
intervenir notamment des élus, des acteurs économiques et des
représentants syndicaux et son mode de financement par le produit d’une
taxe sur les transactions financières, une contribution du budget
européen et par des prêts de la Banque centrale européenne, cette banque
publique européenne représenterait un outil novateur susceptible
d’apporter une réponse concrète et progressiste à la crise.
jeudi 11 octobre 2012
Ratification du TCSG : "Une mauvaise action contre la démocratie et contre l'idée européenne."
La semaine dernière, lors de son intervention à la tribune de l’Assemblée nationale, le premier ministre avait fini par lâcher le morceau en reconnaissant que pas une seule ligne du traité budgétaire européen signé par Sarkozy et Merkel n’a été modifiée.
Après des semaines bien peu glorieuses pour l’exécutif, embarqué dans une ratification sans débat, privant nos concitoyens et concitoyennes d’une juste information leur permettant de se forger leur propre opinion, sans la moindre prise en considération des propositions des forces progressistes (politiques, syndicales et associatives) mobilisées contre l’austérité, la ratification du TSCG ce jour à l’Assemblée nationale est une mauvaise action contre la démocratie et contre l’idée européenne. Triste spectacle.
Avoir été élus sur la base du « changement, c’est maintenant ! », pour se retrouver, cinq mois plus tard, au côté de la droite sur un sujet aussi essentiel et structurant, constitue une faute qui, tôt ou tard, aura un prix politique.
En s’opposant à cette ratification, les 17 députés PS qui n’ont pas oublié cette promesse ont fait le bon choix, celui du respect de la parole donnée. L’abstention de 14 députés de gauche souligne aussi un grand malaise car la vérité est têtue : l’austérité est en échec partout en Europe avec une flambée du chômage, une destruction massive des emplois, une aggravation des conditions de vie, une saignée des peuples pour satisfaire les marchés financiers.
La bataille se poursuit au Sénat où Pierre Laurent présentera, dès demain, des perspectives européennes pour sortir d’une crise qui vire à la récession. Alors que l’on nous parle de plus en plus de "choc", "choc budgétaire", "choc de compétitivité", dans un climat où les tensions réapparaissent dangereusement, le seul "choc" attendu est celui d’une rupture avec une orientation injuste et inefficace.
Olivier Dartigolles,
Porte Parole du PCF,
9 octobre 2012.
jeudi 4 octobre 2012
mercredi 19 septembre 2012
La France : un pays très à l'écoute...
Je reproduis ici la lettre ouverte du Syndicat de la Magistrature à propos de la plate forme d'écoute du Ministère de la Justice qui commence à faire du bruit dans la presse. C'est un combat qui a été aussi présent lors de la dernière campagne.
Étant de ceux qui pense que face aux dangers qui guettent la République et la Démocratie, il faut plus de République et de démocratie, je suis assez inquiet par cet aspect de notre État : la France est très en retard pour ses fichiers tenus à jour (c'est à dire vide des simples témoins, etc... Bref, des fichiers où ne sont répertoriés que ceux qui sont vraiment concernés par les services de police et que la justice conserve un principe fondateur : le droit à l'oubli pour assurer le droit à la reconversion) et pour la sauvegarde de la vie privée tout en permettant aux services de polices de remplir leurs missions.
Or, le changement de gouvernement n'a pas entrainé de facto un changement de politique pénale...
Lettre ouverte à la garde des Sceaux
Sur la future « plate-forme nationale des interceptions judiciaires »
Madame la garde des Sceaux,
La presse, dont « Le canard enchaîné », ainsi que les sites d’information « Rue 89 » et « Owni »,
se sont récemment fait l’écho d’un projet en cours – et bientôt achevé –
dans votre ministère concernant la centralisation des interceptions
judiciaires (sms, conversations téléphoniques, données de trafic
informatique) au sein d’une plate-forme nationale gérée par la société
Thales, et localisée dans ses locaux. Cela mettrait ainsi fin au système
actuel composé de plates-formes locales, réparties dans les
commissariats et gendarmeries et gérées par quelques sociétés privées.
Si un regroupement n’est pas en soi contestable, l’importance des
enjeux en cause, en termes de libertés publiques, de coût, d’incidence
sur la pratique professionnelle, nous laisse circonspects sur la façon
dont ce projet est mené.
mardi 18 septembre 2012
Campagne pour un référendum : Non à l’austérité permanente ! Refusons le Pacte budgétaire, ouvrons le débat en Europe !
Le président de la République veut faire ratifier au plus vite par le Parlement le Traité pour la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) de la zone euro, plus connu sous l’intitulé de « Pacte budgétaire », tel qu’il a été signé par Nicolas Sarkozy le 25 mars dernier. Pourtant, les faibles mesures « de croissance » annoncées le 29 mai dernier ne constituent en rien la « renégociation » promise par le candidat François Hollande d’un traité qui « ajoute l’austérité à l’austérité ».
Ce Pacte budgétaire aggrave les politiques néolibérales
prônées depuis des années et qui ont mené aux problèmes actuels de la
zone euro. Il représente d’abord une absurdité économique. En imposant
que le « déficit structurel » d’un État soit inférieur à 0,5 %, il va
obliger à des coupes drastiques dans les dépenses publiques. Il va
priver la puissance publique de moyens indispensables pour mener des
politiques permettant d’engager la transition sociale et écologique. Or
nous avons besoin au contraire de développer et de rénover les services
publics et la protection sociale pour répondre aux nombreux besoins non
satisfaits, réduire les inégalités sociales et réaliser l’égalité entre
les femmes et les hommes. Nous avons besoin d’investissements publics
considérables pour financer la transition énergétique, réduire les
pollutions, assurer la reconversion écologique des modes de production
et de consommation, créer des millions d’emplois. L’obligation
d’équilibre budgétaire permanent sera un frein majeur pour s’attaquer à
la crise sociale et écologique.
Dans une Europe où les clients des uns sont les
fournisseurs des autres, cette orientation engagée depuis deux ans amène
aujourd’hui la récession généralisée. Les difficultés de PSA et
d’autres entreprises découlent directement de l’effondrement de la
demande en Europe du Sud. Aujourd’hui le pouvoir d’achat stagne ou
régresse, les entreprises et les collectivités locales réduisent leurs
investissements : dans ce contexte couper dans les dépenses publiques ne
fera qu’aggraver le chômage. Dès 2013, selon une étude du FMI lui-même,
ramener le déficit de la France à l’objectif de 3% du PIB affiché par
le gouvernement créera automatiquement 300 000 chômeurs de plus. La
réduction des recettes fiscales qui en résultera rendra encore plus
difficile la réduction des déficits, que l’austérité était censée
favoriser, « justifiant » ainsi un nouveau tour de vis, etc.
lundi 10 septembre 2012
Un manifique documentaire : Goldman Sachs : la banque qui dirige le monde
Où l'on apprend comment cette bande de salopards a ruiné ses clients et les États, comment certains passent de la banque à conseiller du gouvernement américain, comment Barak Obama est un peu une couille molle... Et comment les plans de sauvetage grecs ne servent qu'à rembourser cette banque.
vendredi 31 août 2012
mardi 21 août 2012
Allez, je me replonge dans la pensée d'Evgueni Bronislavovitch Pachoukanis
Et avant de se concentrer sur ce fabuleux juriste, un portrait d'un de ses cousins, Vikentiy Pashukanis. Portait qui montre la complexité de la situation de la Russie avant la Révolution de 1917 et après...
Ce portrait est une traduction de la fiche Wikipédia.
Vikentiy Pashukanis (1879-1920) était un secrétaire de la maison d'édition "Musaget" et un fondateur "de la publication de Pashukanis"; après la Révolution russe (1917) il a été le commissaire en charge des musées d'URSS
Vikentiy Pashukanis est né à Moscou en Russie. Son père était un Lithuanien de Kaunas et a travaillé comme un enseignant dans le gymnase. Pashukanis a terminé ses études au département mathématique d'Université de Moscou. Après son diplôme, il a travaillé comme employé de la régie.
En 1914, Vikentiy Pashukanis est devenu un secrétaire et directeur commercial de "Musaget" - la maison d'édition de Moscou des symbolistes. Après le début de Première guerre mondiale Emil Medtner, qui était un des fondateurs et le propriétaire principal de "Musaget", ne pouvait pas revenir de Zurich en Russie.
Pendant cette période, Vikentiy Pashukanis a en réalité contrôlé l'activité financière de "Musaget". De 1915-1917, il a été en pourparlers avec Alexander Blok, pour la publication de ses poésies qui ont amélioré la situation financière pour quelque temps précaire de "Musaget".
En 1915, Vikentiy Pashukanis a proposé une réorganisation de "Musaget" pour le rendre plus rentable ; cependant E. Medtner a décliné sa proposition.
Alors, gardant son travail dans "Musaget", Vikentiy Pashukanis a monté sa propre société : "Les publications Pashukanis". Il a principalement publié les poètes russes contemporains célèbres : Igor Severyanin (qui était le poète russe le plus populaire dans les années 1910), Konstantin Bal'mont, Andrey Bely et Victor Gofman. Les livres produits par "la publication de Pashukanis" étaient élégants et de haute qualité d'empreinte.
Libellés :
1917,
Andrey Bely,
Emil Medtner,
Igor Severyanin,
Kaunas,
Musaget,
Révolution bolchévique,
Russie,
Trotsky,
URSS,
Victor Gofman,
Vikentiy Pashukanis
Tout est Politique : Comment l'Histoire de la crise de l'entre deux guerres nous renseigne sur ce que nous vivons.
Ou comment les forces réactionnaires savent recyclé des concepts qui nous ont conduit à la dictature...
Cette vidéo d'Annie Lacroix-Riz est une conférence faite à Montpellier en avril 2012 sur le thème "Crise sytémique et baisse des salaires : stratégie du choc dans les pays du "centre" dans les années 30"... Édifiant !
LA STRATEGIE DU CHOC. by worldhistoria
STRATEGIE DU CHOC : LA GUERRE DES MOTS. par worldhistoria
Cette vidéo d'Annie Lacroix-Riz est une conférence faite à Montpellier en avril 2012 sur le thème "Crise sytémique et baisse des salaires : stratégie du choc dans les pays du "centre" dans les années 30"... Édifiant !
LA STRATEGIE DU CHOC. by worldhistoria
STRATEGIE DU CHOC : LA GUERRE DES MOTS. par worldhistoria
mercredi 8 août 2012
Tout est politique : Comment l'Histoire de l'Islam médiéval nous en dit long sur notre époque...
Mois d'août oblige... Le travail peut se faire en écoutant quelques passionnant reportage.
Là, une belle pépite sur l'Histoire de l'Islam médiéval qui m'a apporté beaucoup d'informations : Comment pour des raisons politiques il y a eu cette volonté d'intégration de la culture antique ; Les enjeux de la rédaction même du Coran (qui est comme les autres Livres : l'écriture d'une tradition orale dans une circonstances politiques) ; Le brassage culturel et les évènements du bas Moyen - Âge qui bouleversent les rapports de force politiques en Europe en Orient ; les conflits entre Philosophes et Oulémas (leurs causes comme leurs conséquences) ; Comment des philosophes dit Humanistes (Pétrarque en prend pour son grade !) nous ont coupé de cette Histoire pour imposer des racines uniquement chrétienne, grecques et latines ; etc...
J'ai trouvé ces deux reportages passionnant aussi bien par les éléments historiques qu'ils apportent à notre universalité que par ce qu'ils montrent que ce que l'on voit actuellement dans cette partie du monde s'inscrit dans l'Histoire longue du monde arabo-islamique.
Libellés :
Abbassides,
Al Andalus,
Aristote,
Avicenne,
Bagdad,
calcul,
Cordoue,
Croisades,
Grenade,
Histoire,
Maghreb,
Maïmonide,
médecine,
Omeyyades,
philosophie,
Politique,
printemps arabes,
science,
Tolède
mercredi 11 juillet 2012
Printemps arabe et Algérie : une très bonne analyse du professeur Aïssa KADRI.
Cet article est la reprise d'une analyse que ce professeur a développé lors de la rencontre qu'a organisé El Watan pour le 50ème anniversaire de l'indépendance de l'Algérie.
Outre les arguments qui ne placent pas les évènements en Algérie dans les années 80 hors de ce que vit la région actuellement Je trouve que ce qui est dit sur l'absence de lien entre élite et mouvement social très intéressant net assez transposable à la France.
SONNETTE D’ALARME POUR L’ ALGÉRIE...
Les mouvements sociaux qui ont affecté, ces derniers mois, les pays de la région arabe, dans de nouvelles formes de radicalité, ne sont pas le fruit du hasard.
Ils s’inscrivent dans des processus qui trouvent leur fondement dans
les désenchantements qui ont suivi l’échec des nationalismes à la fin
des années 1970, le reflux du tiers-mondisme et la montée de mouvements
identitaires sous l’effet de l’emprise d’une mondialisation inégale. »
C’est là l’analyse produite par le sociologue et professeur à
l’université Paris 8, Aïssa Kadri, au troisième jour du colloque
international d’El Watan « Quel destin pour quelle Algérie ? », organisé
du 5 au 7 juillet à la salle Cosmos de Riadh El Feth (Alger).
« Les contestations de pouvoirs politiques illégitimes et oppressifs
(printemps berbère, émeutes d’Octobre 1988, mouvement des archs) ne sont
pas apparues comme porteurs de modalités de transformation au fond des
systèmes en place. Elles ont même permis la consolidation des régimes
autoritaires », indique en introduction l’intervenant. Aïssa Kadri
estime que « les contestations sociales qui affectent les pays arabes
sont de nature différente ». Cependant, poursuit-il, « on peut
transposer et poser que la mort du Tunisien Mohamed Tarek Bouazizi, qui
s’était immolé début décembre 2010 et est décédé deux semaines plus
tard, en a été cet événement fondateur qui a traduit le refus et la
rupture d’une jeunesse ».
Algérie, la fausse exception
Beaucoup d’arguments ont été avancés quant au fait que l’Algérie
n’est pas concernée par les révoltes enregistrées dans des pays arabes.
Pour certains observateurs, indique M. Kadri, l’argument de l’effet des
violences et du conflit qui ont marqué la décennie 1990 n’ont pas été
sans marquer et traumatiser les esprits par leur cruauté. Pour d’autres,
l’aisance financière du pays, concomitante de l’augmentation du prix du
baril, a permis d’acheter la paix sociale par une politique
d’augmentation salariale et de corruption de larges pans de la société.
Dans un contexte de crise économique généralisée, et après des
négociations assez formalistes tentant de sauver les apparences d’un
Etat affaibli et déconsidéré, contrevenant à toute règle économique,
toute catégorie qui manifeste, voit ses doléances se concrétiser. En
troisième lieu, le sociologue cite un autre profil d’observateurs,
plutôt locaux (Algériens), qui se retrouvent parmi les intelligentsias
qui ont accompagné le pouvoir. Ces élites avancent que le jeune
nationalisme algérien est plus exacerbé que d’autres et que les
Algériens, échaudés d’ingérences intolérables (Libye), sont tout à fait
conscients des enjeux de redéploiement de l’empire et de ses affidés.
mardi 10 juillet 2012
Une compilation de vidéos sur l'Histoire de l'Algérie.
Pour la trame, on peut se référer à la fiche Wikipédia de l'Histoire de l'Algérie.
Je ne fais que reprendre quelques vidéos de bonnes qualités pour illustrer les grandes phases de cette histoire. Comme toute compilation, c'est partiel et partial...
Pour la Préhistoire : une fiche wikipédia et une vidéo.
Pour l'Antiquité :
La situation politique en Algérie vue par Sadek Hadjeres.
Ceci est la reprise d'une interview trouvée sur le site le Forum des démocrates.
Sadek Hadjeres est un militant communiste algérien qui tient le blog socialgérie.
Sadek Hadjeres est un militant communiste algérien qui tient le blog socialgérie.
Un nouveau premier novembre, pacifique, reste à faire
Militant nationaliste de la
première heure, responsable durant la guerre de Libération nationale
qui a fait rallier, avec Bachir Hadj Ali, le Parti communiste algérien à la révolution armée, homme politique et
défenseur des libertés depuis l’indépendance, ancien secrétaire général
du Parti pour l’avant garde socialiste, analyste et
observateur averti, Sadek Hadjeres livre dans cet entretien sa
vision sur l’Algérie d’aujourd’hui.
Quelle lecture faites-vous des résultats de l’élection législative du 10 mai ?
A l’approche du 10 mai dernier, les discours officiels nous avaient annoncé un évènement aussi considérable que le 1er
Novembre 1954. Autrement dit, une rupture avec l’ordre
politique ancien, sinon dans les résultats, au moins dans les
intentions et les actes. Dans les faits, est-on sorti des incantations
gratuites ? Prenons comme référence les espoirs et la
mobilisation qui avaient accueilli l’insurrection nationale de
1954, pourtant pleine d’incertitudes. Combien d’Algériens vibrent
aujourd’hui d’enthousiasme pour «l’exploit» officiel du 10
mai ? Le pouvoir a eu «son» Assemblée. Combien d’Algériens
estiment après cela que l’opération électorale a redonné espoir et pesé
de façon significative sur le contexte national et la
conjoncture politique ? A peine si les méthodes de détournement du
scrutin ont été en apparence un peu moins grossières, pour que les
gouvernements d’Occident fassent semblant d’y croire.
Les problèmes et les motifs d’insatisfaction majeure restent les
mêmes. Dans cette stagnation, les traits négatifs du régime sont encore
plus ressentis, du fait que les effets d’annonce sont
démentis par les faits. Mais à y voir de plus près, cette
opération de «pub» peu convaincante a le mérite, par rapport aux
mascarades électorales traditionnelles, de servir de révélateur à
certaines évolutions notables. Je parle ici de la seule politique
intérieure. La politique extérieure, en dépit de ses insuffisances, est
relativement moins sujette à critique dans le difficile
environnement mondial et régional actuel, bien que fragilisée par
le discrédit de la politique intérieure aux yeux de la population
Pensez-vous qu’il y ait eu à l’intérieur des évolutions dignes d’intérêt ? En quoi ?
Je relève notamment deux constats. Le premier constat, côté
sphères dirigeantes, est qu’à la différence du triomphalisme habituel et
sur le même fond rhétorique, le discours et la
démarche officiels témoignent d’un ébranlement, d’une fausse
assurance devant les perspectives, d’une absence apparente de stratégie,
de réponses contradictoires au coup par coup à l’avalanche
des problèmes rencontrés. On a entendu des déclarations
pessimistes, des bilans de faillite – mais sans références concrètes ou
réelle autocritique – de la part de personnalités parmi les plus
haut placées ou les plus habituellement arrogantes
La «sortie» récente d’Ouyahia est un modèle du genre. Les
scandales et les remous spectaculaires sont devenus si fréquents qu’ils
ne surprennent plus, tout en suscitant davantage de
réprobation. Le «souk» de bas niveau qui secoue depuis des mois le
parti officiel usurpateur de légitimité du FLN historique, est l’image
ultime de la régression que ses inspirateurs
autoproclamés ont fait subir au pays. On aura tout vu en matière
de comédie empressée à délivrer à ses auteurs une virginité patriotique
et démocratique. De hautes personnalités du régime se
sont jointes pour la première fois à l’hommage annuel rendu à
Henri Maillot, alors que les officiels faisaient tout pour ignorer et
contrecarrer cette cérémonie. Jamais trop tard pour bien
faire, même si le geste de récupération politicienne a suscité la
réflexion ironique des camarades et compagnons du héros tombé au champ
d’honneur ! Où, dans quel camp étiez-vous et que
faisiez-vous, vaillants résistants de la dernière heure, lorsque,
le 4 avril 1956, ce jeune Algérien communiste et d’origine européenne,
officier de l’armée française et combattant des CDL, a
livré, avec ses camarades pour l’ALN qui en avait grandement
besoin, un camion bourré d’armes pris à l’ennemi, tout en haussant d’un
cran à l’intérieur et dans le monde la renommée de la cause
algérienne ? Les aveux explicites ou implicites émanant des
sphères dirigeantes témoignent d’une étape où nul ne peut plus cacher le
fiasco politique du régime. Il est désemparé,
écartelé dans les labyrinthes des luttes sévères entre les clans à
la fois rivaux et complices qui le composent. Les acteurs de ces
rivalités d’appareils au sommet, même les plus sérieux,
réalistes, ou simplement «repentis», sont dépassés par l’ampleur
d’une crise globale qui a fragilisé la nation, du fait que la majeure
partie des cercles dirigeants sont restés plus préoccupés
par la conservation de leurs pouvoirs et privilèges que par la
solution des multiples problèmes posés au pays et à la société. Bien
entendu, le peuple et l’Algérie font les frais de ce
désarroi
jeudi 5 juillet 2012
Tiaret (Algérie) : les salariés grévistes des moulins de Tiaret menacés par la police.
Reprise de l'article d'Alger Républicain.
Des dizaines de policiers tentent d’expulser les grévistes des Moulins de Tiaret
Devant la ténacité des travailleurs des Moulins des Frères Khatel à Tiaret qui sont à leur 7ème mois
de grève et qui occupent toujours les lieux, il y a lieu ce jour le 3
juillet une intervention de 3 cars de police, en présence d’un huissier
et du gérant pour tenter de forcer à l’aide de cisailles les portes
cadenassés et d’expulser les grévistes.
Regroupés à l’intérieur de l’unité et munis de bouteilles d’essence
les travailleurs ont menacé de tout brûler. Ce qui a dissuadé les forces
de police d’investir les lieux et les a contraints à se replier.
Les grévistes déclarent qu’ils ne reculeront devant aucune menace.
Ils ne se plieront pas devant les intimidations de tout genre. Ils
poursuivront leur action jusqu’à ce que leurs revendications soient
satisfaites.
Les citoyens ont constaté que les représentants de la presse locale
observent un black out total sur cet événement. Leur silence dure depuis
des mois
.
mardi 3 juillet 2012
Tout est politique (II) : Pour combattre l'idée révolutionnaire, c'est mieux si on réécrit l'Histoire de la Révolution...
Cela a commencé dans les années 80 où l'on voit certains coco défroquées (François Furet en est le leader ) présentaient 1917 comme l'enfant de 1793... Et cela continue aujourd'hui où l'on présente les acquis révolutionnaires comment naturels, établis hors les luttes qui les ont établis, et où on voit la réhabilitation des Napoléons ou Tocqueville...
Voici une autre émission de radio Libertaire où l'histoire de la Révolution est abordée sous tous ses aspects...
Voici une autre émission de radio Libertaire où l'histoire de la Révolution est abordée sous tous ses aspects...
Tout est politique (I) : Comment combattre les "historiens" de garde ?
L'Histoire est une science. Comme toute science, elle implique une méthode, des périodes s'appuyant des sur des faits établis, un multiplicité de sources et d'approches. Et comme toute science, une remise en cause permanente du savoir . Science sociale, elle permet de comprendre notre construction politique et comment se construisent et s'affrontent les idéologies.
Et là, nous assistons à un retour des historiens de grade, qui définissent ce qui serait la vraie histoire. Et le succès du livre "Métronome", est un parfait exemple...
Je commence donc par reprendre une émission de radio Libertaire : radio Goliard (anarchiste) sur la question où on commence par Lorant Deutsch pour comment la déconstruction des écrits d'Attali, Gallo, Ferrand et autres...
jeudi 28 juin 2012
Affaire Kerviel : vous ne comprenez rien à la haute finance ? Aliocha trace la piste...
Olivia Dufour, alias "La Plume d'Aliocha" sur le net, est une journaliste. Elle a suivi le procès Kerviel, dont elle tire un livre : Affaire Kerviel, enquête sur séisme financier.
Cet Interview sur France info en dit long sur ce milieux...
Olivia Dufour : "L'affaire Kerviel peut se... par FranceInfo
mercredi 27 juin 2012
La publicité est-elle une atteinte à notre liberté de penser et d'expression ?
Je reprends ici une tribune de chercheurs et chercheuses en neuroscience qui est parue dans Le Monde, le 26 juin, à propos du procès des déboulonneurs. La question juridique est simple : est-ce qu'interdire la publicité ou en saborder les procédés est une atteinte à la liberté d'expression ?
Question cruciale où la science arrive de plus en plus à démonter la fabrique du consentement...
Procès des Déboulonneurs de pub : et la liberté de (non) réception ?
"Il serait inique que des barbouilleurs animés par un esprit civique de dépollution des images soient poursuivis et condamnés, alors que tant d'ignominies dues à la recherche du profit maximum sont tolérées." Edgar Morin.
Le 3 avril, huit personnes du collectif "les Déboulonneurs" comparaissaient à la chambre d'appel correctionnelle de Paris pour avoir barbouillé des panneaux publicitaires. Lors du procès, le réquisitoire du procureur a largement reposé sur l'argument d'une atteinte à la liberté d'expression des annonceurs. Le jugement devant être rendu mardi 26 juin, il nous est apparu urgent de rappeler les éléments montrant que la publicité, par ses mécanismes mêmes, porte atteinte à certaines libertés de l'individu et qu'elle peut avoir des effets nocifs sur la société en termes de santé publique (surcharge cognitive, stress, obésité...).
Les sciences cognitives et sociales (neurosciences, psychologie et sociologie notamment), disciplines dont nous relevons, tendent à montrer que la publicité biaise nos comportements les plus automatiques, y compris de façon inconsciente. Et si l'émergence des techniques d'exploration du cerveau nous permettent de mieux comprendre ces mécanismes, nous voulons montrer ici que ces nouvelles connaissances et leur appropriation par le domaine publicitaire (en particulier via le neuromarketing) requièrent un débat le plus large possible sur la présence de la publicité dans l'espace public.
INFLUENCE DE LA PUBLICITÉ SUR NOTRE COMPORTEMENT ET NOTRE CERVEAU
Rappelons tout d'abord l'origine historique de la publicité. Le premier grand saut technique s'opère au début du XXe siècle, en passant d'une simple répétition mécanique du message à une méthodologie élaborée de persuasion des masses. L'un des principaux pionniers de cette "manufacture du consentement" s'appelle Edward Bernays et n'est autre que le neveu de Freud. Il décide d'utiliser les découvertes de la psychanalyse pour parvenir à une "manipulation consciente, intelligente des opinions et des habitudes" par des "chefs invisibles" (The Century of the Self, 2002). L'exemple le plus frappant de cette nouvelle démarche publicitaire est la diffusion dans la presse de photos de jeunes femmes belles, modernes et indépendantes, fumant des cigarettes appelées "torches de la liberté". En incitant les femmes à fumer à une époque où ce comportement était réprouvé, Bernays se vanta d'avoir doublé la taille du marché potentiel de l'industrie du tabac !
Grâce à l'imagerie cérébrale, les neuroscientifiques ont récemment commencé à s'intéresser à l'effet de l'image de marque d'un produit sur nos cerveaux. Dans ce contexte, on se focalise sur le système de récompense, un ensemble de régions du cerveau évolutionnairement très ancien. Ce système fait interagir émotions et prises de décision de telle sorte que ces dernières échappent à la rationalité pure.Il se révèle aussi très sensible à certains signaux de notre environnement qui peuvent influencer nos comportements même quand ils ne sont pas perçus consciemment (ce dont on peut s'assurer en laboratoire).
A partir de ces connaissances, une équipe de chercheurs américains a comparé l'activité cérébrale du système de récompense chez des individus invités à goûter deux marques de sodas. Lorsque le test se fait en aveugle, les deux marques de boissons sont autant appréciées l'une que l'autre et activent le système de récompense de façon équivalente. Par contre, lorsque les étiquettes sont rendues visibles, l'un des deux sodas active soudainement beaucoup plus le système de récompense et est préféré par la majorité. Cette étude fut la première à montrer par la mesure de l'activité cérébrale comment l'image de marque construite par la publicité peut biaiser les préférences des consommateurs.
Le 3 avril, huit personnes du collectif "les Déboulonneurs" comparaissaient à la chambre d'appel correctionnelle de Paris pour avoir barbouillé des panneaux publicitaires. Lors du procès, le réquisitoire du procureur a largement reposé sur l'argument d'une atteinte à la liberté d'expression des annonceurs. Le jugement devant être rendu mardi 26 juin, il nous est apparu urgent de rappeler les éléments montrant que la publicité, par ses mécanismes mêmes, porte atteinte à certaines libertés de l'individu et qu'elle peut avoir des effets nocifs sur la société en termes de santé publique (surcharge cognitive, stress, obésité...).
Les sciences cognitives et sociales (neurosciences, psychologie et sociologie notamment), disciplines dont nous relevons, tendent à montrer que la publicité biaise nos comportements les plus automatiques, y compris de façon inconsciente. Et si l'émergence des techniques d'exploration du cerveau nous permettent de mieux comprendre ces mécanismes, nous voulons montrer ici que ces nouvelles connaissances et leur appropriation par le domaine publicitaire (en particulier via le neuromarketing) requièrent un débat le plus large possible sur la présence de la publicité dans l'espace public.
INFLUENCE DE LA PUBLICITÉ SUR NOTRE COMPORTEMENT ET NOTRE CERVEAU
Rappelons tout d'abord l'origine historique de la publicité. Le premier grand saut technique s'opère au début du XXe siècle, en passant d'une simple répétition mécanique du message à une méthodologie élaborée de persuasion des masses. L'un des principaux pionniers de cette "manufacture du consentement" s'appelle Edward Bernays et n'est autre que le neveu de Freud. Il décide d'utiliser les découvertes de la psychanalyse pour parvenir à une "manipulation consciente, intelligente des opinions et des habitudes" par des "chefs invisibles" (The Century of the Self, 2002). L'exemple le plus frappant de cette nouvelle démarche publicitaire est la diffusion dans la presse de photos de jeunes femmes belles, modernes et indépendantes, fumant des cigarettes appelées "torches de la liberté". En incitant les femmes à fumer à une époque où ce comportement était réprouvé, Bernays se vanta d'avoir doublé la taille du marché potentiel de l'industrie du tabac !
Grâce à l'imagerie cérébrale, les neuroscientifiques ont récemment commencé à s'intéresser à l'effet de l'image de marque d'un produit sur nos cerveaux. Dans ce contexte, on se focalise sur le système de récompense, un ensemble de régions du cerveau évolutionnairement très ancien. Ce système fait interagir émotions et prises de décision de telle sorte que ces dernières échappent à la rationalité pure.Il se révèle aussi très sensible à certains signaux de notre environnement qui peuvent influencer nos comportements même quand ils ne sont pas perçus consciemment (ce dont on peut s'assurer en laboratoire).
A partir de ces connaissances, une équipe de chercheurs américains a comparé l'activité cérébrale du système de récompense chez des individus invités à goûter deux marques de sodas. Lorsque le test se fait en aveugle, les deux marques de boissons sont autant appréciées l'une que l'autre et activent le système de récompense de façon équivalente. Par contre, lorsque les étiquettes sont rendues visibles, l'un des deux sodas active soudainement beaucoup plus le système de récompense et est préféré par la majorité. Cette étude fut la première à montrer par la mesure de l'activité cérébrale comment l'image de marque construite par la publicité peut biaiser les préférences des consommateurs.
Libellés :
Camille Roth,
CNRS,
consentement,
Déboulonneurs,
fabrique,
Karim Ndiaye,
Luc Foubert,
Mehdi Khamassi,
neuroscience,
procès,
sciences sociales,
tribune,
Yves Jouffe
jeudi 21 juin 2012
FG bobo, FN prolo : la nouvelle rengaine.
Analyses à charge satisfaites, déni de succès pour le Front de gauche, assignation des classes populaires au FN.
LE VOTE FN.
Le géographe Christophe Guilluy dans Slate.fr (27/04) décrit depuis dix ans la précarisation d’une France périphérique majoritaire, confrontée à la brutalité de la mondialisation et très préoccupée par les questions d’immigration.
Voici son analyse sur le vote FN, les classes populaires et la gauche. « Ce qui a explosé, c’est que les catégories qu’on croyait être des classes moyennes ne le sont plus. Il s’agit plutôt d’une population qui a pris en pleine gueule la mondialisation, mais concrètement. C’est-à-dire avec une déflation salariale, la précarisation sociale, la paupérisation et la fin de l’ascension sociale pour les enfants, d’où le vote des jeunes prolétaires pour Marine Le Pen. La gauche pense que si les gens votent FN, c’est parce qu’ils sont vraiment cons. C’est une condescendance que j’ai souvent trouvée en discutant avec le PS.
Pourtant au XXIe siècle, qui est le siècle de l'accélération de la mondialisation et de l’émergence des sociétés multiculturelles, on ne peut plus aborder la question sociale sans évoquer la question identitaire. Les gens vont voter pour Hollande par rejet de Sarkozy. Et l’ouvrier de base a compris qu’Hollande n’allait pas changer sa vie, ça ne sera pas vraiment un vote d’adhésion. » Sylvain Crépon, sociologue (La Croix 24/04) note « Le FN recrute toujours dans l’électorat qui vit la précarité ou qui a peur de la vivre, notamment dans les zones industriellement sinistrées. on voit le FN à plus de 40 % dans certains villages. Il s’agit d’un électorat ouvrier qui a souvent été chassé des villes ou de la proche périphérie par les prix de l’immobilier. À l’inverse, dans les villes, même les quartiers populaires sont majoritairement composés de classes moyennes. » Béatrice Gibelin, géographe, remarque (Libération 26/04) « Marine Le Pen obtient plus de 20% dans 43 départements contre 25 en 2002. Doit-on encore qualifier ce vote de protestataire ou de colère quand il est ancré sur les mêmes territoires depuis quinze ans voire plus ? Les difficultés économiques et la crainte du chômage, pour soi-même ou ses enfants, dans des zones où le marché de l’emploi est étroit, sont un contexte favorable pour que les discours tenus par Marine Le Pen trouvent un écho. Enfin, le retrait de l’État pour raison de restrictions budgétaires met en péril les services publics. En d’autres termes, dans ces campagnes périurbaines se développe là aussi le sentiment d’abandon. C’est ce même sentiment de menace et d’abandon que l’on retrouve dans le vote d’extrême droite de nombreux pays européens. La défense de la Nation et de ses valeurs fait alors de l’étranger, surtout s’il est musulman, une menace interne et un bouc émissaire. »
mardi 19 juin 2012
A l'instar du printemps d'érables au Quebec, cela sent le printemps des jujubiers à Tiaret (et ailleurs)...
Certains pensent que l'Algérie, c'est un pays bloqué. Que le fameux Printemps arabe ne l'a pas touché.
Je suis de ceux qui pensent le contraire : que cela soit le mouvement berbère, la grande crise sociale de la fin des années 80, ce que visait la terreur islamiste des années 90, etc... Tous ces exemples montrent bien que les revendications, les tensions et les aspiration qui ont triomphé à Tunis ou au Caire n'ont pas fleuri en un printemps. Qu'on a oublié de regarder l'histoire longue de cette région.
Ce que l'on voit ailleurs : un mouvement social qui existe bel et bien, assis tant sur des revendications des travailleurs que sur des revendications sociales liés au logement, etc. C'est un pays qui évolue, où des choses se font mais où les besoins sont tellement importants que cela ne se fait pas assez vite. Je ne nie pas la corruption, le rôle de l'armée, etc... Mais si on s'arrête qu'à ça, je crains fort que l'on passe à côté d'un évènement historique majeur en ce début de siècle. S'arrêter à la question des visas, des haraga et autres est totalement con.
Bref, un pays dont la vie politique est plus riche que ce que l'on veut retenir en France car c'est un pays où la répartition des richesses est très mal faite (en cela, je pense que l'Algérie ressemble beaucoup au Brésil d'il y a quelque années par exemple).
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